Pour écouter le reportage audio : Noelle BERAUD – L’Encre de mer
Selon l’adage « un bon arbre ne donne pas de mauvais fruits », l’arbre généalogique de Noêlle Béraud a été planté à Sanary-sur-Mer en 1500.
Nullement une lignée de pêcheurs, mais une mémoire précise de la mer et du port de son enfance :
« Les sardiniers arrivaient : on marchait sur les sardines ! Nous, on arrivait avec nos « pochons », ils nous en donnaient avec des pelles pour un ou deux francs. Ils ne les pesaient même pas ! Et pour les anchois, c’était pareil. » Et puis « il y avait les criées. C’étaient les meilleures criées. A Sanary, il y avait trois criées : une devant l’église, une devant la mairie, et une là . »
Qui était alors pêcheur ? « Il y avait les Bérenger, il y avait les Bernard. C’étaient les « plus gros ». Il y en a encore un de la famille Bérenger : je crois même que c’est le seul pêcheur à vraiment être de Sanary-sur-Mer, aujourd’hui. Son bateau, c’est La Sauvageonne, le bateau qui est là . Les autres, ce sont des gens de là -bas, des Pieds Noirs qui sont venus : mais ils ne nous ont pas pris notre poisson, hein ! » (…) Nous, on « faisait » les crevettes. Il y avait des pneus pour que les bateaux ne tapent pas contre le quai. On les relevait : c’était plein de crevettes. On mangeait des crevettes « à l’oeil ».
« On mettait un bout de bois avec un brin d’olivier et on « faisait » aussi les poulpes, les seiches : juste en bordure du quai. On faisait ça, avec ma cousine ! Les rougets, aussi, juste là où il y a le phare. » (…) et autour de l’Hôtel de la Tour, il y avait de l’eau. C’était le vivier des pêcheurs : parce qu’alors, on achetait le poisson vivant. Mais je vous parle de ça, c’était il y a 200 ou 300 ans. (…) Et toutes les maisons qui ont des arches, ce sont d’anciens hangars à bateaux. »