Sanary sur mer, c’est 20 000 habitants en hiver, qui connait la double pression démographique des retraités et des estivants, une manne mais au mode de vie différent de celui des pêcheurs artisans que la Mairie s’est engagé à défendre.
Au micro de Pascale Marcaggi, le maire de Sanary réagit après la projection-débat du film « La mort d’un peuple » de Frédéric Tonolli:
« C’est un exemple de la disparition d’un peuple liée à l’aspect péjoratif de la modernité qui les lamine et qui les broie. On veut leur apporter des choses dont ils n’ont pas besoin… La pêche, c’est d’abord un travail pour des gens qui tiennent ce savoir faire depuis des générations, c’est quelque chose qu’il faut respecter. Ensuite, ça fait partie de notre patrimoine ; le patrimoine, ce n’est pas seulement des bâtiments ou des objets mais c’est aussi des hommes et leur tradition. Cela me paraissait important de le préserver contre des directives européennes, ou même du gouvernement. On a aidé les pêcheurs financièrement, et en faisant la plus grande bouillabaisse du monde, on a fait la démonstration qu’il y avait une véritable pêche traditionnelle méridionale ; c’est une façon de les faire exister auprès du grand public. On leur a donné une place sur le port, la meilleure des places. Ensuite, on les a aidé quand il a fallu faire des bancs aseptisés pour répondre aux normes. Y a pas de gloire à en retirer ; au contraire, si nous ne le faisions pas, il faudrait nous considérer comme co-responsables de leur disparition.
« Je crois qu’il faut se méfier des gens qui veulent protéger l’environnement. Prenons l’exemple suivant : sur le petit port de Sanary, les soirs d’été, quand les pêcheurs rentrent avec quelques thons, les contrôleurs viennent voir si les quotas ne sont pas dépassés, s’ils ont l’autorisation, on dirait qu’ils transportent de la cocaïne ! et à quelques milles au large, d’énormes bateaux en pêchent des tonnes, des tonnes, et on dit rien. Je pense qu’on amuse les peuples en voulant leur faire croire qu’on protège l’environnement. C’est une grande galéjade. C’est une ignominie de procéder ainsi avec les pêcheurs artisans…