Des discussions commencées il y a plus de deux ans (facebook, rencontres Slow Fish, Terra Madre 2012…) ont émergé des sujets prioritaires, des lignes d’action, des outils et un début d’organisation dans différents pays.
1. Sujets prioritaires
– Accaparement et la privatisation des Océans
Nous avons eu l’occasion d’entendre les histoires des pêcheurs du Chili, de l’Afrique du Sud et des Etats Unis, qui confirment des analyses de chercheurs universitaires sur les tendances des politiques actuelles de la pêche. Le réseau estime que la privatisation des ressources et les systèmes de quotas tels que pratiqués à l’heure actuelle sont une forte menace pour tous : des communautés de pêcheurs disparaissent des cartes à une vitesse alarmante, en grande partie à cause de ces politiques.
Sur le site de Slow-Fish, plus d’informations sur la façon dont ces politiques mènent à la dépossession des communautés côtières : l’accaparement des mers » Les tromperies des QIT – Afrique du Sud : un long combat pour les droits de pêche.
– Co-gestion
De nombreux exemples de gestion vertueuse menée avec l’intégration des communautés locales dans la prise de décision ont été entendus, de l’Espagne, la France et l’équateur. Certains sont des institutions datant de plusieurs siècles, d’autres des expériences de moins de 10 ans, mais toutes sont basées sur le partage responsable des ressources, basé sur une connaissance locale fine et l’engagement des communautés locales. La Cogestion est le parfait exemple de ce que nous pouvons opposer à la gestion centralisée et à la privatisation.
– La pêche minotière
Les résultats d’une longue étude portant sur l’utilisation actuelle des ressources du Pérou ont été présentés (8% de la pêche mondiale, la plus grande biomasse pêchée, entièrement dédiée à la production de farines animales). 40% de la pêche mondiale est aujourd’hui dédié à la fabrication d’huile et de farine de poisson qui servent à produire d’autres protéines, moins durables et souvent moins saines.
Lire l’article sur la pêche minotière
La réaction de l’industrie à cet article (en anglais)
Notre réponse à leur réaction (en anglais pour l’instant)
2. Lignes d’action
Slow Food étant « une association qui part des territoires » et qui s’oriente sur des solutions, au travers de la promotion d’une nourriture bonne, propre et juste, les actions principales que nous pouvons entreprendre concernent la mise en valeur du poisson local – de l’éventail complet des espèces – avec une attention particulière au poisson qui n’a pas (encore) de grande valeur commerciale. Cela permettra aux pêcheurs de remonter la chaîne de valeur, tout en amplifiant la conscience du public concernant le cadre politique de la pêche. C’est une démarche similaire à celle entreprise sur les céréales et les OGM, par exemple. L’éducation et l’élargissement de prise de conscience sont également, et comme toujours, des facteurs clé. Ceci n’empêche pas d’autres actions spécifiques, techniques ou militantes, par exemple, selon les possibilités du réseau.
3. Outils et stratégies
Le réseau a décidé de créer des groupes de travail sur les différents sujets en fonction des régions, afin de créer des outils et des stratégies utiles à tous. Jusqu’à présent, le réseau présent à Slow Fish a identifié le besoin de travailler ensemble sur : un manifeste Slow Fish pour expliquer ce que nous défendons ; de la documentation sur les politiques ; des kits d’éducation ; notre position sur l’aquaculture ; des stratégies/manifestations spécifiques pour le Pacifique Sud, les Mers du Nord, le réseau espagnol, le réseau français, etc.
4. Slow Fish s’organise autour du monde
– Slow Food Canada a élevé la campagne Slow Fish au niveau national et veut travailler en priorité sur l’éducation.
– Slow Food Brésil travaille aussi au niveau national pour ce qui est de l’information, et au niveau local dans le sud, pour ce qui est des actions concrètes.
– Le réseau Slow Fish des mers du Nord compte se réunir pour la seconde fois en décembre.
– Le réseau Slow Fish en Espagne vérifie si les conditions permettent de mettre en place des programmes d’échange entre pêcheurs et de créer les conditions pour un événement national l’année prochaine. Il travaillera en continu sur les espèces oubliées.
– Le réseau Slow Fish en France travaille aussi à donner de la valeur au poisson oublié.
– Le réseau Slow Fish dans le Pacific Sud travaille à créer les conditions pour un événement en Novembre à Quito.
– Le réseau jeune Slow Food s’est largement engagé lors de la manifestation Slow Fish et développent régulièrement des activités et rencontres sur le sujet.
– Slow Food USA: la campagne Slow Fish a été présentée lors de la conférence nationale la semaine dernière ; de nombreux groupes locaux se sont dits désireux de monter à bord.
– Le réseau Slow Fish dans le sud de l’Argentine a décidé de créer un marché de la mer en Patagonie, de travailler a élargir les conscience des consommateurs tout en maintenant des rapports très proche avec les pêcheurs locaux.
– Le réseau Slow Fish au Mexique a organisé une journée consacrée à la dégustation de produits de la mer locaux avec les 15 meilleurs chefs de la capitale et avec la participation du ministre de la pêche. Le réseau cherche à créer les conditions pour une manifestation portant sur la région Amérique centrale et caraïbes.
– La Fondation Slow Food: 5 nouvelles sentinelles se sont ajoutées (sur un total de 24) et d’autres candidatures sont en cours.
– L’Alliance of Chefs en Italie et aux Pays Bas s’est engagée elle aussi sur la campagne et travaille désormais avec et pour la pêche artisanale.
– Ecotrust Canada a incorporé les producteurs de la sentinelle hollandaise du Waddenzee dans leur projet de traçabilité This Fish.