Que du beau monde, au Sénat, au chevet des océans

Port de pêche à  Sanary

Port de pêche à  Sanary, photo Sophie Marty

D’après un article de Blue lobby, « multinationales, fondations, politiques et stars » s’assemblent pour la protection de notre faune marine. Un drôle de conglomérat face à  la surpêche, aux seuls pêcheurs qui seraient les principaux responsables des désordres du monde maritime.

Exit les plateformes pétrolières qui fleurissent partout et dont les dégâts sont monstrueux (cf. le Golfe du Mexique), silence sur les mines sous-marines dont on n’ose imaginer l’impact quand l’on sait comment cela se passe à  terre, rien sur les prospections explosives, sur les pesticides juteux pour l’industrie chimique et pourtant si nocifs pour les diatomées (base de la chaîne alimentaire) Il n’y a qu’un seul et principal ennemi dénoncé à  grands coups de dollars « médiatiques ‘ : les pêcheurs.

Une fois qu’ils seront laminés par la vindicte puissante et fortunée, on se demande ce l’on mangera Ah oui, des produits aquacoles nourris à  la farine de poissons sauvages, pillés au Pérou, au Chili, au Sénégal, en Mauritanie et aux céréales, « bio ‘ de préférence.

Difficile à  avaler, et pourtant cela semble marcher.

On pourrait chercher l’explication dans un vieux fond mytho-psychologico-philosophique. « Déboussolé par l’idée de la finitude planétaire, l’homme se rappellerait de ses origines aquatiques dans le ventre de la mèr…e et se révolterait contre un père qui voudrait l’en faire sortir « . Jouissive est la fantasmagorie quand elle reste dans le domaine du récit.

Une autre chose que je ne comprends pas, ce sont les jugements de valeurs à  propos des espèces. Le dauphin fait l’objet de toutes les attentions. Serait-ce qu’il s’agit d’un mammifère ?  A terre, l’on mange presque que ça, des mammifères… Le thon est moins « chéri ‘ pour lui-même, ce serait plutôt la notion de « bancs de thons ‘, au sens d’une multitude, symbole de richesse, qui toucherait notre sensibilité. Phoques, thons rouges, dauphins prolifèrent dans certaines zones, au risque de mettre en danger les écosystèmes.  Il faut dire que ce sont de voraces prédateurs. A terre, l’on admet qu’il faille réguler les forêts et tuer des chamois. En mer, serait-ce différent ?

Les pêcheurs artisans ont toujours ciblé les espèces les plus abondantes à  un moment donné, une façon de bien pêcher tout en gérant leurs territoires. Ce savoir-là  sur lequel se sont appuyés nos dirigeants pendant plusieurs siècles n’aurait plus de valeurs ?

Pour toutes ces questions qui sous-tendent notre humanité, notre positionnement face aux animaux et à  la nature, notre façon de gérer collectivement et de déléguer des décisions à  nos politiques, l’on rêverait de débats partagés, riches, fructueux, sympathiques… Où sont donc passé nos Sages forgés par l’expérience et l’observation, nos têtes pensantes, nos philosophes aux idées généreuses, salvatrices et pacificatrices ? Qu’ils nous aident à  sortir d’une pensée unique, simpliste, appauvrie, trop souvent agressive, et manipulée par des intérêts politico-capitalo-financiers !

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