Le Brésil a pris les Nations unies de vitesse en réaffirmant ses droits sur une zone maritime potentiellement riche en pétrole, et ce sans attendre l’aval de l’organisation internationale. Cette manifestation d’indépendance a pris la forme discrète d’un décret paru le 4 septembre au Journal officiel…
Cela revient à étendre la frontière maritime du Brésil jusqu’à 350 milles nautiques (648 km) de ses côtes. Le pays ajoute ainsi à sa zone économique exclusive – 3,5 millions de km2 sur une largeur de 200 milles nautiques (370 km) – une superficie maritime de 960 000 km2…
Cette impatience répond à un intérêt stratégique considéré comme vital : le besoin de protéger des convoitises extérieures les immenses réserves de brut que les découvertes effectuées depuis trois ans au large de ses côtes laissent imaginer, soit 50 milliards à 100 milliards de barils prouvés à l’heure actuelle.
Ces gisements en eaux très profondes – à plus de 7 000 mètres et sous une épaisse croà’te de sel de 2 000 mètres, d’où leur nom portugais de pré-sal (« avant le sel ») – pourraient faire du Brésil, en 2030, le 4e producteur mondial d’or noir…