La Commission ferme la pêcherie de thon rouge de l’Union européenne pour 2007

La Commission ferme la pêcherie de thon rouge de l’Union européenne pour 2007

La Commission a décidé aujourd’hui de fermer la pêcherie de thon rouge de l’Atlantique Est et de la Méditerranée pour 2007. D’après les relevés de capture reçus à  ce jour des états membres, le quota de 16 779,5 tonnes attribué à  l’UE pour 2007 en ce qui concerne le thon rouge est épuisé. La Commission se voit donc contrainte de fermer intégralement la pêcherie de l’Union européenne. Sont visés par cette fermeture Chypre, la Grèce, Malte, le Portugal et l’Espagne, les deux autres états membres concernés, à  savoir l’Italie et la France, ayant mis fin à  leurs activités dans la pêcherie en juillet et en aoà’t respectivement. La Commission a constaté des manquements dans la communication des données de capture nécessaires au suivi de l’utilisation des quotas de l’UE en temps réel. Elle compte prochainement prendre des mesures à  l’égard de ces manquements. Par ailleurs, elle proposera en temps utile pour la campagne 2008 un dispositif visant à  éviter les problèmes rencontrés cette année.

M. Joe Borg, membre de la Commission chargé de la pêche et des affaires maritimes, a déclaré: «Nous avons manifestement affaire à  deux problèmes à  la fois: celui de la surpêche d’un stock déjà  menacé d’effondrement et celui de l’équité entre les états membres concernés. Comme il est de son devoir, la Commission mettra tout en œuvre pour remédier à  cette situation dans les plus brefs délais.’

Sept états membres de l’Union pratiquent la pêche du thon rouge: Chypre, la France, la Grèce, l’Italie, Malte, le Portugal et l’Espagne. Le quota de l’UE, qui s’élève à  16 779,5 tonnes, lui a été attribué par la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique (CICTA) lors d’une réunion tenue à  Tokyo au mois de janvier, puis a été réparti entre les états membres concernés à  l’aide d’une clé de répartition établie d’un commun accord (voir IP/07/257 et MEMO/07/85 ). L’Italie a mis un terme à  son exploitation de la pêcherie le 24 juillet et la France le 27 aoà’t. Or, il s’avère que le quota global de l’UE est bel et bien épuisé. La Commission est donc dans l’obligation de fermer l’ensemble de la pêcherie aux navires de l’Union.

En ce qui concerne les états membres qui n’ont pas encore pleinement exploité leur quota, la législation communautaire prévoit des dispositions permettant de dédommager les parties lésées au cours des années suivantes. Elle contient aussi des mécanismes de déduction des quantités surpêchées. Pour ce qui est du quota global de l’Union, le plan de reconstitution de la CICTA inclut un dispositif de «remboursement’ par les parties qui se livrent à  la surpêche. Le comité d’application de la CICTA se réunit en novembre afin d’établir les chiffres définitifs des captures pour la campagne 2007 et pour l’ensemble des parties contractantes. Une fois que la CICTA aura décidé des mesures à  prendre relativement aux dépassements de quota, la Commission présentera sa propre proposition de déduction et de compensation entre états membres de l’UE. Elle s’attachera à  faire en sorte que tous les états membres pénalisés par cette fermeture précoce de la pêche en 2007 soient dédommagés dans le cadre des futures possibilités de pêche.

Il est essentiel d’empêcher toute surpêche pour que le plan de reconstitution soit pleinement et efficacement mis en œuvre par tous les états membres concernés. Il s’agira en particulier pour la Commission d’assurer une communication plus fiable et dans des délais plus opportuns des chiffres réels de capture. En dehors de l’adoption en temps utile du règlement qui transposera définitivement le plan de reconstitution de la CICTA dans la législation communautaire (voir MEX/07/0403), la Commission réfléchira aux mesures propres à  garantir que les états membres respectent les exigences de «communication en temps réel’ prévues dans le plan, au moyen du rapport de capture portant sur cinq jours, qui doit être établi par les capitaines des navires de pêche.

La Commission poursuivra et renforcera les visites inopinées que ses inspecteurs effectuent dans les ports de débarquement et les exploitations; elle s’emploiera également à  améliorer les échanges d’informations entre les administrateurs de la pêche des différents états membres et entre ces derniers et ceux des autres parties contractantes à  la CICTA, notamment en ce qui concerne le transfert de thonidés dans des cages d’élevage. Un degré élevé de priorité sera de plus accordé au programme d’inspection commune internationale en mer de la CICTA. Les pays importateurs, et notamment le Japon, seront invités à  refuser les importations dont il ne sera pas démontré qu’elles sont pleinement conformes aux mesures de la CICTA.

Le stock oriental de thon rouge (Atlantique Est et Méditerranée) fait l’objet d’une surexploitation depuis de nombreuses d’années. à€ plusieurs reprises, les scientifiques ont mis en garde contre le risque d’effondrement de ce stock si rien n’est entrepris pour réduire de manière considérable le niveau de l’activité de pêche. En particulier, l’importance de la surpêche non déclarée a été désignée comme une cause fondamentale du déclin de cette ressource.

Le thon rouge faisant partie des espèces de poissons grands migrateurs, la pêche est gérée dans le cadre de la CICTA. L’Union européenne en est un membre actif et a joué un rôle moteur dans l’adoption d’un nouveau plan de reconstitution sur quinze ans du stock oriental de thon rouge en novembre dernier, lors de la réunion annuelle de la CICTA, qui s’est tenue à  Dubrovnik (voir IP/06/1632 ).

L’une des principales réalisations de ce plan est l’établissement d’un nouveau programme de contrôle et d’exécution strict et exhaustif, dont l’objectif est de lutter contre la surpêche, qui, par définition, est une activité de pêche illicite. La Commission attache une grande importance à  la bonne mise en œuvre du plan de reconstitution en général et à  celle du programme de contrôle en particulier, et appelle les états membres exploitant la ressource concernée à  coopérer entre eux, avec les autres parties de la CICTA et avec la Commission en vue d’empêcher la surpêche, qui met en péril l’une des pêcheries les plus anciennes et les plus riches d’Europe.

Le tableau ci-dessous indique les quotas de tous les états membres qui pêchent le thon rouge.

éTATS MEMBRES
_ QUOTA ALLOUé (tonnes)
_ Chypre 154,68
_ France 5493,65
_ Grèce 287,23
_ Italie 4336,31
_ Malte 355,59
_ Portugal 523,88
_ Espagne 5568,21
_ Autres 60
_ CE 16 779,55
_ TAC global CICTA 29 500

Dernière mise à  jour: 19.09.07

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Deux nouveaux groupes de travail du Grenelle ont été auditionnés par l’Assemblée nationale

Deux nouveaux groupes de travail du Grenelle ont été auditionnés par l’Assemblée nationale

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Dans le cadre des auditions des groupes de travail du Grenelle de l’environnement par l’Assemblée nationale, deux nouveaux groupes ont présenté leurs travaux : « modes de production et de consommation durables ‘ et « santé et environnement ‘.

Dans le cadre du « Grenelle de l’environnement ‘, la Commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale et la Délégation à  l’aménagement et au développement durable du territoire, suivent en commun les débats et les avancées des six groupes de travail. Après avoir auditionné la semaine dernière les groupes « biodiversité ‘ et « compétitivité et emploi’, les parlementaires ont reçu hier deux nouveaux groupes : « adopter des modes de production et de consommation durables ‘ et « instaurer un environnement respectueux de la santé ‘.

Jean-Robert Pitte, géographe, Président de l’université de La Sorbonne et Président du groupe de travail n°4 « adopter des modes de production et de consommation durables : agriculture, pêche, agroalimentaire, distribution, forêts et usages durables des territoires ‘ a ainsi été invité à  présenter les travaux et les premières propositions de son groupe. Selon le Président, les débats se sont très vite concentrés sur l’agriculture et la production d’une alimentation de qualité même si certaines propositions concernent la production et la consommation de biens manufacturés, de bâtiments, de tourisme… Le sujet des OGM n’a été que légèrement abordé puisqu’un groupe de travail spécifique a été créé pour réfléchir à  la question. En revanche, de nombreux intervenants ont plaidé pour un arrêt de la pensée du « tout production ‘ et pour que la consommation soit le moteur de la transformation de l’agriculture vers une production qualitative et non pas uniquement quantitative : on agira d’autant mieux sur ce qui doit être réformé dans le domaine de la production () que l’on aura convaincu les consommateurs de tirer dans le même sens, a expliqué Jean-Robert Pitte. à€ partir du moment où le consommateur achète tel produit plutôt que tel autre et que ce produit est un produit qui favorise une gestion saine de l’environnement, à  ce moment-là  les choses iront beaucoup plus vite, a-t-il ajouté. L’éducation, l’information et la sensibilisation des consommateurs feront donc l’objet de plusieurs propositions. Le groupe propose par exemple d’encourager et de valoriser les attentes environnementales des consommateurs en mettant en place dès 2009 une certification environnementale des produits et en atteignant, dès cette date, 10% des produits certifiés « à  haute valeur environnementale ‘ en dehors des produits issus d’une agriculture biologique. Il s’agira également d’intégrer des prescriptions environnementales dans l’attribution des Appellations d’Origine Contrôlée ou encore de faire entrer les produits biologiques dans les cantines collectives (école, hôpitaux, entreprises) à  hauteur de 20% d’ici 2012. La promotion des circuits courts de distribution en termes de distance et de nombre d’intermédiaires a également été demandée.
Du côté de la production durable, le groupe a travaillé sur une série de propositions visant à  renforcer la protection des 500 plus grands captages d’eau potable d’ici 2012, à  préserver les sols agricoles et la biodiversité en repensant l’urbanisation et à  réduire les intrants et l’uniformisation biologique. Le groupe propose d’interdire d’ici 2 ans les substances les plus dangereuses, de diminuer de 50% en 10 ans les usages des autres substances et plus globalement d’encourager les bonnes pratiques. D’autres propositions évoquent la suppression des déséquilibres de la ressource en eau d’ici 2015, le renforcement de la diversité écologique dans les exploitations ou encore la mise en place de démarches environnementales au niveau de chaque filière – de l’exploitation au consommateur en passant par le transport et la distribution – et l’orientation de la recherche et de la formation vers une production à  haute valeur environnementale.

à€ la suite de Jean-Robert Pitte, Dominique Maraninchi, professeur de médecine, cancérologue et Alain Grimfeld, professeur de médecine, pédiatre et pneumologue, respectivement Président et Vice-Président du groupe n°3 « Instaurer un environnement respectueux de la santé ‘ ont à  leur tour exposé leurs propositions. à€ cette occasion, les deux médecins ont souhaité présenter aux parlementaires les problématiques rencontrées à  l’heure actuelle en termes de santé en rappelant que l’Homme a des capacités d’adaptation à  son environnement qui se sont exprimées depuis son apparition sur Terre. Mais ces capacités sont lentes et progressives et se sont exprimées jusqu’à  maintenant dans un milieu harmonieux. Or, désormais la société produit des substances qui ne sont pas issues de ce milieu harmonieux donc, selon les médecins, on ne peut pas tenir compte des capacités d’adaptation de l’être humain face aux problèmes de pollution actuelle. D’autre part, la société actuelle est confrontée à  la concentration des populations dans les grandes agglomérations ce qui exacerbe les effets nocifs éventuels des troubles de l’environnement sur la santé.

à€ partir de ces principes de base, le groupe de travail a mis en évidence de grands objectifs à  atteindre pour bénéficier d’un environnement respectueux de la santé. Le premier objectif fait référence à  la prévention : il s’agit de réduire fortement, globalement et dans tous les milieux simultanément (air, eau, sol), les polluants dont la toxicité sur l’homme a été prouvée. Autrement dit, lorsque les effets nocifs d’une substance sur la santé humaine ont été largement prouvés et documentés scientifiquement, il faut réduire voire supprimer l’exposition à  cette substance. Le groupe de travail évoque par exemple le cas des particules fines pour l’air extérieur ou des formaldéhydes pour l’air intérieur. Il propose en conséquence de développer l’étiquetage environnemental et sanitaire pour les matériaux de construction et d’aménagement ou encore de réduire le seuil de particules fines autorisées dans l’air. Afin de réduire l’exposition par les sols, le groupe de travail demande un renforcement des moyens d’évaluer la réhabilitation des sols pollués orphelins en privilégiant la réhabilitation complète plutôt que le confinement.

La problématique santé/environnement s’approche également à  travers la notion de précaution. Pour ce que l’on ne connaît pas encore ou pour ce que l’on va produire grâce à  l’innovation, à  la recherche, il faut accentuer le principe de précaution. C’est LA grande problématique de la santé/environnement en ce moment, estime Alain Grimfeld. Il ne s’agit pas d’inhiber le progrès mais d’accompagner l’innovation avec des programmes de surveillance des impacts de ces progrès sur la santé humaine, a-t-il précisé. Les actions de précaution doivent être anticipatrices par rapport à  ce qu’on soupçonne en termes d’impacts nocifs de l’environnement sur la santé. C’est le cas par exemple des nanomatériaux et des risques électromagnétiques. Mais il faut pour cela un système de veille et d’observation performant. Or selon Dominique Maraninchi, nos attitudes en matière de prévention ou en observation des phénomènes sanitaires sont un peu dépassées. Il faut changer d’attitude en renforçant l’observation objective et la recherche. C’est pourquoi, le groupe de travail prône un système d’observations complet, multi-sources, en temps réel, dynamique et géographique. Ce qui sous-entend de nouveaux indicateurs accessibles à  tous et alimentés par des acteurs de terrain. Si vous avez un système d’observation vous aurez à  ce moment-là  une masse critique de gens, depuis le citoyen jusqu’au scientifique de plus haut niveau, qui diront, en fonction des données économiques et sociétales du moment : nous avons un niveau de preuves suffisantes pour dire qu’il y a un risque grave, coà’teux pour la société et qu’il faut investir dans la précaution, explique Alain Grimfeld. Pour mettre en place une veille sanitaire efficace, le groupe de travail propose notamment de renforcer la recherche, la formation dès le plus jeune âge, la formation professionnelle, la collaboration des différents acteurs du monde sanitaire et de lever le cloisonnement qui rend difficile le regroupement des données.

Toutes ces propositions vont bientôt faire l’objet d’une présentation globale le 26 septembre prochain. Elles sont toutes présentées sous forme de fiches rappelant l’enjeu et le contexte, les objectifs, les mesures proposées, les moyens de mise en œuvre, le financement et la réglementation qui s’y rattache. Suivront jusqu’au 15 octobre, une consultation sur Internet, une consultation des partis politiques et une présentation des propositions dans les régions à  travers des réunions locales. Après cette date, en revanche rien n’est fixé. La façon dont les propositions seront intégrées et mises en œuvre par le gouvernement n’a pas encore été précisée. De leur côté, les parlementaires ont déjà  prévu de recevoir le ministre d’Etat, ministre de l’Ecologie, du Développement et de l’Aménagement Durable, Jean-Louis Borloo ainsi que plusieurs experts et sociétés concernés : Jean-Louis Etienne, Café Malongo, Total, Veolia, l’UICN

F.ROUSSEL-LABY

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Le gouvernement lance un plan d’action pour améliorer l’assainissement en France

Le gouvernement lance un plan d’action pour améliorer l’assainissement en France

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Le ministre de l’écologie, du Développement et de l’Aménagement Durable, Jean-Louis Borloo lance un plan d’action sur l’eau afin d’encourager les collectivités à  réaliser les travaux de mise aux normes de leurs stations d’épuration.

La France compte aujourd’hui 13.300 stations d’épuration pour une capacité totale de 70 millions équivalents-habitants (EH). Les 1.000 plus grosses représentent à  elles seules 50 millions d’équivalents habitants. Mais selon un examen précis des stations d’épuration, bassin par bassin, réalisé avec les directeurs des agences de l’eau, parmi ces mille grandes stations, 146 ne sont toujours pas conformes à  la réglementation actuelle, ce qui représente 36 millions d’équivalents-habitants soit la moitié de la population française.
La directive européenne n°91/271/CEE du 21 mai 1991 relative au traitement des eaux résiduaires urbaines (ERU) impose des obligations en terme de collecte et de traitement des eaux usées et notamment un traitement plus rigoureux du phosphore et de l’azote. Elle oblige aussi chaque état membre de la communauté européenne à  délimiter des zones sensibles, autrement dit des parties de son territoire eutrophes ou qui présentent un risque d’eutrophisation.
Selon cette cela nous laisse encore 68 stations qui n’ont pas dépassé le stade des études, soit 16 millions d’habitants concernés
directive, transposée en droit français par la loi sur l’eau du 3 janvier 1992 et le décret du 3 juin 1994, les agglomérations de plus de 10.000 EH situées en zones sensibles devaient satisfaire la Directive Eaux Résiduaires Urbaines (ERU) fin 1998, celles de plus de 15.000 EH, hors zones sensibles, fin 2000 et celles de plus de 2.000 EH avant fin 2005. Or il semblerait que toutes les collectivités n’aient pas fait les aménagements nécessaires pour répondre aux nouvelles exigences réglementaires. En nombre de stations, deux bassins sont plus particulièrement concernés par ces retards : ceux de Seine-Normandie avec 56 stations, et de Rhône-Méditerranée et Corse avec 45 stations dont 21 sur le littoral méditerranéen.
Même si d’ici la fin de l’année, 48 stations supplémentaires seront conformes et une trentaine auront peu ou prou démarré leurs travaux début 2008, cela nous laisse encore 68 stations qui n’ont pas dépassé le stade des études, soit 16 millions d’habitants concernés, a déploré Jean-Louis Borloo Ministre d’état, Ministre de l’écologie, du Développement et de l’Aménagement durables (MEDAD) à  l’occasion de l’inauguration de la station d’épuration de Biganos dans le bassin d’Arcachon. Le ministre a alors lancé un appel solennel pour gagner définitivement la bataille de l’eau en France avec la mise en place d’un plan d’action.

Ce plan ciblera très précisément les 98 stations d’épuration non conformes en fin d’année 2007. Il débutera par la mise en demeure de toutes ces collectivités, en leur demandant la réalisation d’un planning d’investissement et des études de faisabilité dans un délai d’un an. Le plan prévoit également la mise à  disposition des collectivités moyennes qui auront des difficultés liées à  l’augmentation du prix de l’eau, d’une enveloppe supplémentaire de 2 milliards d’euros sous forme de prêts bonifiés avec l’aide de la Caisse des Dépôts. En cas de non-respect de ces prérogatives, les communes verront les subventions des agences de l’eau réduites de moitié et les subventions de fonctionnement arrêtées et consignées.
Par ailleurs, le ministre a demandé que soit mis en place un suivi hebdomadaire des six agences de l’eau, afin qu’aucune collectivité ne puisse laisser de côté la question du traitement de ses rejets d’eaux usées. La publication sur Internet de la carte de la conformité de l’ensemble des agglomérations françaises est prévue avant la fin du mois.

Grâce à  ce plan, le MEDAD entend atteindre un objectif de rejets «zéro défaut’ d’ici 2012. Rappelons que le non-respect de la directive sur le traitement des eaux résiduaires urbaines présente un risque financier très élevé pour la France. Le 23 septembre 2004, la France a fait l’objet d’un premier arrêt de la Cour Européenne de justice pour cause d’absence d’identification de zones sensibles dans les bassins de Seine-Normandie, Artois-Picardie, Loire-Bretagne et Rhône-Méditerranée et Corse et d’absence de traitement plus rigoureux des rejets d’eaux pour près d’une centaine d’agglomérations, auxquelles s’ajoutent celles de plus de 10.000 EH et situées dans les zones sensibles. Ce contentieux, pour lequel une nouvelle mise en demeure est intervenue en décembre 2005, fait encourir à  la France une sanction pécuniaire actuellement estimée à  plusieurs centaines de millions d’euros.

F.ROUSSEL-LABY

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Espèces en danger : l’UICN publie sa liste rouge 2007

16 306 espèces : c’est le nombre d’espèces animales et végétales menacées d’extinction selon la liste rouge établie par l’UICN. La France figure parmi les 10 pays hébergeant le plus grand nombre d’espèces mondialement menacées…

Victimes du réchauffement climatique et d’El Nino, les coraux apparaissent pour la première fois sur la liste… 74 algues des îles Galà¡pagos… Les algues sont aussi indirectement affectées par la surpêche qui élimine les prédateurs de la chaîne alimentaire et favorise ainsi la prolifération des oursins et d’autres herbivores consommateurs d’algues…

188 nouvelles espèces ont rejoint la liste des espèces menacées d’extinction sur 41.415 espèces mises sous surveillance par l’UICN… Au total, un mammifère sur 4, un oiseau sur 8, un tiers des amphibiens et 70% des plantes sont en péril…

l’UICN, organisation crée en 1948 et regroupant 81 gouvernements, 113 organismes publics, plus de 850 ONG et quelque 10.000 scientifiques dans le monde, renouvelle l’appel à  la mobilisation face au déclin marqué et continu de la biodiversité dans le monde…

… la France doit renforcer d’urgence son action au niveau national (plans de protection des espèces menacées, développement des aires protégées et du réseau écologique national, éduction des impacts des politiques agricoles et d’aménagement…) et international (application des accords internationaux, coopération avec les pays du Sud…).

Les décisions qui seront prises dans le cadre du Grenelle de l’Environnement sont à  ce titre particulièrement attendues, conclut le Comité Français.

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Mari Mira à  Marseille, un village à  « l’esprit cabanon »

Mari Mira à  Marseille, un village à  « l’esprit cabanon »

L’artiste Guy-André Lagesse, pose devant l’oeuvre « La salle polypliante », le 17 septembre 2007, sur le port de Marseille

A Marseille, devant le port et ses grands bateaux blancs, pousse un village farfelu fait de bric et de broc : Mari Mira, une exposition installée jusqu’au 28 octobre sur « l’esprit cabanon ou l’art fait avec les restes du monde ».

Des poubelles deviennent fontaines ou balancelle, des pneus d’avion se découpent en gracieux cygnes noirs et des bouteilles de soda en bouquets chatoyants. Le village est semé d’aphorismes comme « la pêche est un combat sans merci avec la sieste ».

« Mari mira » –expression forgée à  partir de l’argot créole de l’Ile Maurice avec deux mots signifiant « énormément fantaisie » ou « terriblement excentrique »– s’élabore et grossit depuis douze ans au gré de voyages et rencontres artistiques.

De ses débuts en 1995 à  Port-Louis (Ile Maurice) jusqu’à  Marseille –où elle est déjà  venue en 1996– en passant par Paris, Durban et Johannesbourg en Afrique du Sud puis Suva dans les îles Fidji, 130.000 personnes l’ont déjà  visitée. La prochaine destination pourrait être Glasgow en Ecosse ou l’Inde.

Des « guides inspirés » –comédiens professionnels– emmènent avec bonne humeur les visiteurs explorer « la maison de réflexion » avec son lit transformable en armoire ou table et « la cuisine de plein air », ou jouer au « babyfoot » en bois flotté récupéré sur une plage avec fourchettes et couteaux en guise de joueurs.

Un « bateau lune de miel » a des tuyaux PVC pour flotteurs, une antenne parabolique transformable en toit et sur le pont un tapis en vieux journaux et emballages soigneusement scotchés. Un tapis réversible : le jour, deux cercles figurant l’homme et la femme sont séparés, la nuit ils sont rassemblés.

« Je trouve tout sur la décharge près de chez moi », explique Kishore Lal, artiste et peintre en bâtiment venu des Fidji participer au montage.

Il a aussi confectionné avec son ami Boogie, mort entre temps, une fontaine avec de gros coquillages. « Chez moi, les gens s’en servent de cendrier. Là , c’est pour que les oiseaux viennent boire et se baigner ».

Chaque installation est née de rencontres avec des artistes comme Kishore, explique Guy-André Lagesse. Lui-même plasticien, ce Mauricien né en Afrique du Sud et installé à  Marseille depuis une vingtaine d’années, a lancé l’aventure avec l’écrivain arlésien Jean-Paul Curnier, familier dans son enfance des cabanons de Beauduc en Camargue.

L’exposition se veut « un hommage à  toutes les inventions au quotidien », dit Guy-André Lagesse, « on veut partager le fait qu’on peut être créatif tous les jours, on peut faire de chaque instant de la vie quelque chose de formidable! ».

Mais « on n’a pas de message, on fait juste quelque chose qu’on veut partager », insiste-t-il. « L’idée, c’est de ne pas en avoir : les idées sont fatigantes, mieux vaut les laisser venir dans la rencontre ».

Il aime « la philosophie sur la berge » des pêcheurs rencontrés à  Paris au bord d’un canal –« ils résistent à  la production massive, ils ont une manière de faire attention aux petites choses »– ou des constructeurs de cabanons –« ils créent un état de bien-être avec peu de moyens, un sentiment de liberté avec trois fois rien ».

Il entend « s’inspirer de cette créativité populaire pour fabriquer un art à  part entière ». L’exposition, projet pilote de la candidature de Marseille Provence au titre de capitale culturelle européenne en 2013, est produite par l’association Les Pas perdus avec le centre national de création Lieux Publics.

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Barracuda : comment les distinguer ?

Brochet de mer (Sphyraena sphyraena): 2 deux nageoires dorsales, des barres sombres peu ou pas visibles sur le dos et des écailles sur tout le préopercule. (Taille max : 1,65 m / Profondeur : 0-50 m)

Bécune à  bouche jaune (Sphyraena viridensis) : 20 à  23 barres sombres bien visibles sur le haut du dos et le bord postérieur du préopercule lisse, sans écailles.

Par différenciation, l’orphie (3ème dessin) et le balaou n’ont qu’une seule nageoire dorsale près de la queue et un museau en forme de bec long et pointu.

Cf. Patrick Louisy Guide d’identification des poissons marins. Europe et Méditerranée. Ulmer 2005

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« Tout fond fait son poisson »

 Les mots de Clairin* : «Je n’ai jamais fait de la plongée. Le fond, ça se voit pas à  l’œil mais on sent ce qu’on fait, on sent où on est. La bronde, ça vient de « bronder » : sauter… C’est à  dire que d’une certaine hauteur, tu sautes beaucoup plus bas, d’un coup. C’est le saut entre 18 et 20 brasses. Le fond de la mer change. La posidonie s’arrête. Tu as une autre végétation, tu as des coraux. Les couleurs changent, tout devient plus rouge, moins vert. Alors, les poissons changent. Les girelles d’un coup de noir, jaune, verte, elles deviennent plus rouges. Evidemment, on pêche beaucoup au « tomber de bronde ». Là , tu as des pierres, tu as des cavités, c’est un petit ravin. Alors, le poisson il aime ça. Y a du vivre et de la défense sur une pierre. Les pierres sont recherchées. C’est là  que se tient le beau poisson, et même s’ils naviguent les poissons de roche ont leur nid dans la roche, ils ont leur cave dans la roche. Quand je suis sur l’eau, sur le matelas, là  où la posidonie est la plus belle, n’importe quel poisson qu’il y aura dans le bateau, je te dirai s’il vient “de terre de bronde”([Entre la terre et la bronde)] ou « d’en dehors de bronde »(On dit aussi « fouare bronde ». Fouare signifie : « en dehors ». Les « pierres fouares » sont les roches au-delà  de la bronde.)à  moins que ce ne soit des poissons voyageurs

La terre, c’est un peu pareil. Si tu es en montagne, à  partir de chaque plateau tu as une végétation, des sortes de bêtes qui l’habitent ; les marmottes, les bouquetins ils sont à  une certaine hauteur Et encore il y a l’homme qui détruit ou qui façonne à  sa façon.. On dirige un peu sur la terre, c’est un peu artificiel tandis qu’à  la mer c’est chacun pour soi. A la mer chacun vit selon ses aptitudes et ses possibilités’

* Clairin Deines, ancien pêcheur du Brusc.

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Barracuda ou bécune : « La bécune aime l’eau douce ‘

Poisson du large et chasseur redoutable, comme le brochet en eau douce, il s’approche des côtes au début de l’été. Paraîtrait qu’il essaie d’avaler le poisson tête la première afin que les piquants soient couchés en arrière et deviennent inoffensifs. Le jeune barracuda évoque un petit morceau de bois flottant. On capture l’adulte toute l’année au battudon, à  la battude, au trémail ou à  l’escombrière([Le battudon a une nappe simple de grande hauteur pour la capture des rougets, le trémail a 3 nappes superposées et la battude comporte une nappe simple et un trémail à  sa base. Le battudon est parfois trémaillé à  sa base. L’escombrière est une battude dont les mailles sont adaptées à  la capture des pélamides, sérioles, bonites)]

Les mots de Clairin* : « Le brochet de mer, il aime un peu l’eau douce quand même. On le prend surtout quand il pleut à  terre. Dans le Golfe, il y a un « gour ‘ où il y a un ruisseau qui déverse. De suite, quand il pleut, l’eau est un peu plus douce. Ca finit par se mélanger mais quand ça arrive c’est là  que tu risques de marquer de bécunes. Il vivrait dans des fonds plutôt mous. ‘

* Clairin Deines, ancien pêcheur du Brusc

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Un nouvel eldorado disputé

A coups d’expéditions scientifiques, une course contre la montre s’est engagée, cet été, entre les Etats riverains de l’Arctique (Russie, Etats-Unis, Canada, Danemark et Norvège), « accélérée » par le réchauffement climatique : selon le National Snow and Ice Data Center de l’université du Colorado, la banquise n’a jamais été aussi réduite (4,24 millions de kilomètres carrés) ; elle devrait disparaître en été vers 2050.

Chaque pays a pour but d’étendre sa souveraineté dans le no man’s land polaire, en tentant d’établir devant l’ONU les preuves géologiques qu’il peut y prétendre. L’un des grands enjeux est d’obtenir des droits d’exploitation sur des fonds quasiment inexplorés, dont on soupçonne qu’ils recèlent d’immenses ressources pétrolières, gazières et minérales.

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Schéma de la couche d’ozone

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