23 au 27 juin 2008

France – Lorient : Les mareyeurs débarquent leur secrétaire

L’association des acheteurs de produits de la pêche du port de Lorient (AAPPPL) – c’est à  dire les mareyeurs de Keroman – ont engagé une procédure de licenciement à  l’encontre de leur secrétaire général depuis près de 20 ans, Marc Jamet. Les mareyeurs lui reprochent son initiative, personnelle, d’avoir voulu créer une Amap poisson (vente directe du producteur au consommateur). Marc Jamet avait déclaré « n’avoir jamais eu l’intention de nuire », ne pensant pas qu’une Amap « expérimentale » constituerait une concurrence déloyale.

Source : Ouest-France, 25 juin 2008

Une décision consternante

En licenciant Marc Jamet, les mareyeurs du port de pêche de Lorient ont tué dans l’oeuf l’ensemble des initiatives qu’il a menées pour ouvrir le port sur la ville, créer des liens entre mareyeurs, consommateurs et pêcheurs. La création de l’AMAPAP faisait partie de ces initiatives innovantes qui ne menaçaient en rien l’activité du mareyage. Le port de Keroman a besoin d’animateurs et porteurs d’idées comme Marc Jamet et nous espérons qu’il pourra retrouver une place à  sa mesure pour continuer son combat pour la survie de la pêche à  Lorient.

Source : Communiqué du Collectif Pêche & Développement
25 juin 2008

France : La senne danoise devient vendéenne

Le nouvel outil donne des résultats encourageants dans le Golfe de Gascogne. Le patron de « L’Océan des tempêtes » à  Noirmoutier, « sinistré » du thon rouge, est le premier armateur à  tester la senne danoise dans le Golfe de Gascogne pour se reconvertir. Financièrement, ce n’est pas encore l’euphorie. Mais il se sent récompensé de ses efforts. Le premier objectif est d’économiser du carburant. Il est atteint : « Tablons sur une moyenne de 800 litres. 60% de moins qu’un chalutier. » La qualité ? « Le poisson ne reste que 10 mn au fond du filet. Il arrive vivant à  bord. » La part de pêche de l’équipage devient attractive, puisque ce 24 m sort avec seulement 4 hommes, patron compris. Reste l’épineuse cohabitation avec les autres métiers, qui pose problème dans le nord.

Source : Raymond Cosquéric
Ouest-France, 20 juin 2008

Europe : Plan d’aide d’urgence aux pêcheurs

Les ministres ont examiné les grandes lignes du plan d’aide d’urgence aux pêcheurs annoncé par la Commission européenne, sous la pression de Paris. Aucune décision définitive n’est cependant attendue à  ce sujet avant le « conseil pêche » fin septembre. Certaines mesures, comme le relèvement du plafond des aides nationales, de 30 000 à  100 000 euros sur trois ans par entreprise, devraient susciter de vifs débats entre les pays du Sud les plus touchés par la grogne des pêcheurs contre l’envolée des prix du carburant, et les Etats nordiques plus libéraux. La Commission a fermé la pêche au thon rouge en Méditerranée depuis le 16 juin. A l’exception de l’Italie, où l’on menace de porter plainte contre la Commission, personne ne souhaite revenir sur cette mesure destinée à  préserver une espèce menacée

Source : Philippe Ricard avec Laeticia Clavreul
Le Monde, 25 juin 2008

Voir l’article

Conditionner les aides à  une réorientation profonde du secteur vers une pêche durable

Mme Marie Hélène Aubert, vice présidente du Groupe des Verts et membre de la commission de la pêche a rappelé lors du débat sur la résolution sur l’impact de la hausse des prix du pétrole et ses effets sur le secteur de la pêche que « l’UE fait face à  une crise structurelle profonde. C’est le résultat d’années d’aveuglement et de fuite en avant, où la pêche industrielle très gourmande en énergie, était largement subventionnée. La crise du gazole est indissociable des questions de la ressource, du commerce mondial et de la pêche illégale, des questions sociales, de l’arbitrage entre différents types de pêches et entre les acteurs de la filière. Les subventions et les soutiens sont nécessaires, légitimes et acceptables dans le seul cas où ils sont conditionnés à  une réorientation vers une pêche vraiment durable, utilisant des méthodes de pêche moins néfastes pour l’environnement et moins énergivores. Les propositions de la Commission européenne vont dans ce sens et je m’en réjouis. Je regrette que la résolution du Parlement ne fasse que demander plus d’argent, pour faire grosso modo la même chose qu’auparavant, ce qui conduirait à  une crise plus profonde encore. Il faut que les Etats membres prennent enfin leurs responsabilités, et cessent de faire de la démagogie en promettant de l’argent qu’ils n’ont pas, sans offrir de perspectives durables aux pêcheurs ».

Source : Isabelle Zerrouk
Attachée de presse, Verts/ALE au PE
23 au 27 juinCommuniqué de presse, 19 juin 2008

www.greens-efa.org

Les pêcheurs artisans chiliens demandent un soutien international pour leur campagne contre le chalutage

Lancée en janvier, la campagne contre le chalutage est concentrée dans les régions centrales du Chili, où la crise dans les pêcheries de merlu commun a affecté les revenus de la pêche artisanale et le niveau de vie des communautés de pêcheurs. CONAPACH (Fédérarion des syndicats de pêcheurs chiliens) dénonce le harcèlement et la détention sans preuves de pêcheurs et de leurs représentants, et la violente répréssion lors des manifestations, allant jusqu’à  rappeler l’ère Pinochet. Le témoignage de Cosme Caracciolo, secrétaire général de CONAPACH, dont le fils est actuellement emprisonné est particulièrement édifiant : « Je suis persuadé que ce n’est pas un accident. Il y a dans le gouvernement des personnes influentes qui ont des liens étroits avec la pêche industrielle ».

Source : Brian O’Riordan
Traduit de Samudra Alert News, 26 juin 2008

Sri Lanka : Un appel des pêcheurs du Nord

Suite à  la reprise des hostilités entre « Tigres » et forces gouvernementales, les pêcheurs de la région de Jaffna dénoncent :
« La mer près de nos côtes est encore riche, mais le poisson doit être pêché à  un certain moment de la journée, qui n’est pas celui où le personnel de sécurité nous autorise à  sortir en mer. Ces derniers temps, nous utilisions des bateaux modernes et de nouvelles méthodes de pêche, mais nous sommes forcés de revenir au radeau à  rames. De ce fait nous ne pouvons plus aller au large. Notre temps de pêche est lui-même limité. Pire, des pêcheurs de différents sites de pêche sont obligés de pêcher dans une même zone restreinte, souvent hors de nos zones de pêche traditionnelles. Les autorisations de pêche ne sont connues qu’au jour le jour, nous ne pouvons donc rien planifier.Les vendeurs de poisson sont retardés par les convois militaires, tant pis s’il arrivent trop tard pour vendre notre pêche, etc…. Dernières nouvelles : il y a eu un accrochage entre les militaires et les « Tigres » dans la nuit du 29 au 30 mai dans une île du lagon de Jaffna. Les pêcheurs des 3 villages de la côte de Jaffna se sont vu interdire la pêche dans le lagon. 19 000 familles sont privées de leurs moyens de subsistance. »

Source : Herman Kumara
NAFSO, 21 juin 2008

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