Les agriculteurs bretons dénoncent la note préfectorale sur les algues vertes – Information commentée

La note « confidentielle » sur la prolifération des algues vertes en Bretagne, révélée mercredi 21 octobre par Le Télégramme et Ouest-France a provoqué la colère des agriculteurs.

Dans ce document du 4 septembre, adressé au premier ministre, au ministre de l’intérieur et à  la secrétaire d’Etat à  l’écologie, le préfet des Côtes-d’Armor, Jean-Louis Fargeas, estime que « la diminution visible et notable » de ce phénomène, dà’ à  l’apport de nitrates issus de l’agriculture, « ne pourra passer que par un changement profond des pratiques agricoles sur les secteurs concernés, ce que la profession agricole n’est pas prête à  accepter pour le moment ». « Afin d’éviter que l’Etat soit de nouveau mis en cause (il a été condamné par le tribunal administratif en 2007, NDLR) et pour obtenir des résultats en la matière, il importe néanmoins d’afficher une politique volontariste pérenne » pour stabiliser ou limiter ce phénomène, écrit encore le préfet…

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A propos de cet article, l’on peut se demander si ce sont « les agriculteurs » qui sont responsables. Le Préfet dénonce des « pratiques agricoles ». Il s’agit bien de pratiques d’une agriculture intensive « boostée » par un choix de développement productiviste. Signe que ce développement rencontre de nombreuses limites environnementales mais aussi économiques, sociales, financières…

A quand une agriculture intégrée dans des spécialisations régionales avec des produits de terroir issus de gestions spécifiques ? Indépendamment des questions « d’image », la Région Bretagne ne peut pas en même temps vouloir développer une spécialisation touristique et résidentielle, liée essentiellement à  la qualité environnementale de son littoral, tout en mettant en danger la richesse biologique de ce même littoral par le développement des algues vertes. Il lui faut « intégrer » ses activités primaires (agriculture, pêche conchyliculture, élevage) à  la qualité environnementale.

A ce titre, le travail effectué en sud-Bretagne par l’Association Cap 2000
est éloquent puisque la concertation entre agriculteurs, pêcheurs, conchyliculteurs et communes littorales permet, grâce notamment à  une observation assidue des différents impacts sur la vie planctonique, de concilier les différents usages en harmonie avec la richesse environnementale…

Cf. notamment présentation de l’association

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