Rejets Altéo : quelques notes prises sur le vif lors de la réunion publique à  Gardanne

bouesFigurent ci-après quelques interventions et questions du public. Les explications des responsables d’Altéo étant largement diffusées, y compris dans les mairies dans lesquelles se déroule l’enquête publique, nous ne les avons pas notées…

– Pêcheur et prud’homme de La Ciotat : les pêcheurs ne sont pas les ennemis des salariés de Gardanne. Nous avons été reçu par l’entreprise pour exprimer ce que nous vivons au quotidien, nous pêcheurs. A 122 m de fond, on est dans le rouge, la zone ne fait que s’étendre. Qui de Gardanne est venu voir comment on travaille ? On nous pousse de nos territoires de travail. Les rejets devaient être arrêtés en 2015, on ne croit à  des effluents qui ne peuvent être néfastes. 600 pêcheurs vivent en PACA de la petite pêche…

– Docteur d’Etat, spécialiste en écologie marine, porte-parole de l’Union Calanque Littorale : les eaux qui sortent des filtre-presse sont polluées. L’industriel le reconnaît et compare avec le bruit de fond des pollutions mais il y a un phénomène additif car ces pollutions s’ajoutent au bruit de fond et à  ceux de la station d’épuration. On atteint des seuils toxiques, nuisibles à  la faune et à  la flore marines, avec des concentrations le long des chaînes alimentaires. A Minamata, au Japon, l’entreprise rejetait du méthylmercure en quantité limitée. Par le jeu des concentrations dans la chaîne alimentaire, il y a eu des centaines de morts et de paralysés à  vie. On a trouvé, chez les dauphins, des concentrations de mercure, cadmium.. qui sont dans les effluents Altéo… Altéo est hors loi Littorale, hors Convention de Barcelone, hors Convention d’Athènes, hors réglementation sur les rejets en mer… Pourtant, Altéo a les moyens de dépolluer, c’est un chantage irrecevable. Le test poisson qui a été fait n’est pas valable, la pollution se trouve, non dans la chair, mais dans les intestins, les branchies… 270 m3/heure, cela se cumule dans le temps et a un impact sur les larves, les cycles de développement… Dire ce que ces rejets ne sont pas toxiques et une imposture scientifique…

– Ecologiste : j’ai pu aller sur la zone avec un sous-marin. A 180m, on ne voyait plus rien tellement il y avait de boues rouges. Il faut des études et des inspections effectuées par des organismes indépendants. Le rejet d’eau douce va remonter en surface avec de l’arsenic (17 fois la norme européenne)… Le tuyau date de 1960, il a dà’ s’éroder…

– Pourquoi n’avons-nous pas d’informations sur les campagnes de pêche complémentaires demandées par la Ministre de l’environnement, demande qui a motivé le report de l’enquête publique ? Et pourquoi n’y a t-il que les flyers et affiches d’Altéo dans les mairies où se déroule l’enquête publique ? N’était-ce pas partial ?

Réponse du Commissaire enquêteur : les informations des études complémentaires ne nous ont pas été transmises, elles peuvent venir après. Les informations d’Altéo dans les mairies ne sont pas dans la salle où se déroule l’enquête publique mais dans la salle précédente, et cette information est du ressort de la Mairie…

(Moralité : tentez de passer par la fenêtre si vous ne voulez pas être influencé !)

– Dans les 30 millions d’investissements effectués par l’entreprise, 15 millions sont de l’argent public pour la réalisation des filtre-presses. Pourquoi vous ne le dites pas ?

– Pêcheur et prud’hommes d’Antibes : on est là  pour manger, nourrir nos enfants, préserver l’environnement. Je vous souhaite de vivre centenaires, d’avoir des enfants, des petits-enfants. Pourquoi en 50 ans, n’avez-vous pas trouver moyen de traiter les boues rouges ? Engagez-vous à  boire l’eau qui devrait être rejetée, pendant 100 jours, et l’on croira à  sa non-toxicité…

– Vous allez rejeter des eaux dont vous ne connaissez pas la toxicité en cœur de Parc national…

– Avez-vous entendu parler des maladies environnementales, des perturbateurs endocriniens, le fléau des années à  venir ? 270 m3/heure et vous nous dites qu’à  quelques mètres, il n’y a plus rien ?

– Vous vendez des filtres pour épurer l’eau chargée de métaux lourds, et ironie du sort, vous rejetez de telles eaux à  la mer… Ne pouvez-vous faire une centrale d’épuration puisque vous avez le produit pour filtrer ?

– On essaie de nous séparer entre ceux qui privilégient l’emploi et ceux qui privilégient l’environnement mais la solution existe, c’est juste une question de coà’t. L’entreprise préfère verser des bénéfices à  ses actionnaires plutôt que de payer le prix pour préserver l’environnement…

– L’entreprise n’a pas fourni de preuve que les filtrats n’étaient pas toxiques.

– Quelles dispositions prendrez-vous pour empêcher la remontée des eaux et comment empêcherez-vous les courants, le courant Ligure, le vent d’est et la largade de repousser ces eaux vers le littoral ?

– Nous sommes inquiets du relevage et de l’éparpillement des boues qui seraient provoquées par l’eau sous pression…

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