Confrérie et Prud’homie des pêcheurs à Sanary

L’histoire de la confrérie (16ème siècle) et de la prud’homie des pêcheurs de Saint-Nazaire* qui date de 1792 est retracée avec précisions dans la revue municipale de juillet 1986 par Bathélémy Rotger, par ailleurs auteur de la monographie : « De Saint Nazaire à  Sanary ».

C’est à  la Confrérie des pêcheurs de Saint-Nazaire que l’on doit la construction de la Chapelle de Notre Dame de Pitié (1560), autrefois appelée Notre Dame de la Garde, sur la colline qui domine le port.

Cet auteur explique que les côtes étant moins soumises à  des invasions par mer et des pillages, les quartiers littoraux se séparèrent progressivement des villages et créèrent leur propre commune : Six Fours se sépara de La Seyne en 1657, La Ciotat de Ceyreste en 1675 et Bandol de La Cadière en 1715.

Avant la création de la Prud’homie, les pêcheurs de Saint-Nazaire dépendaient de la Prud’homie de Toulon créée en 1618, leurs eaux s’étendaient alors du Cap Cessier (Sicié) à  l’île Rousse, avant la baie de La Ciotat.  Etaient encore rattachées à  la prud’homie toulonnaise, les communautés de pêcheurs de Hyères, Bormes et La Seyne.

C’est à  la Révolution française, lorsque l’Assemblée nationale autorisa toutes les communautés de pêcheurs de Méditerranée à  s’ériger en Prud’homie (Loi du 12 octobre 1790) que fut créée la Prud’homie de Saint Nazaire (3 avril 1792). Son territoire fut par la suite réduit avec les créations des prud’homies voisines : La Seyne (20/6/1803), Bandol (31/5/1820) et Le Brusc (26/1/1820).

Suite aux fréquentes querelles de territoires entre les Prud’homies du Brusc et de Saint-Nazaire, la Prud’homie du Brusc fut supprimée en 1833. Les effectifs de patrons pêcheurs votant dans ces prud’homies s’élevaient alors à  18 pour Saint Nazaire et 4 pour Le Brusc. (Bandol en comptait 16). Le deuxième prud’homme était choisi parmi les brusquins et la Prud’homie loua un local au Brusc pour y installer un chaudron pour la teinture des filets. En 1871, la Prud’homie du Brusc fut rétablie et la cohabitation continua non sans heurts, toujours pour des questions de territoires. Il faut noter qu’à  cette période, la Prud’homie de Saint-Nazaire comptait 68 pêcheurs et celle du Brusc 45. Ces professionnels travaillaient surtout à  la côte, à  partir d’un territoire peu étendu et situé dans une même baie.

C’est en 1786 que les pêcheurs de Saint-Nazaire achetèrent une maison à  un pêcheur pour en faire leur local en propre (l’actuel immeuble de la Prud’homie, situé rue de la Prud’homie). Au rez-de-chaussée, se trouvait le chaudron pour la teinture des filets. Ce local fut remanié en 1904 pour disposer de plus de volume pour le chaudron…

* Saint-Nazaire devient « Sanary » en 1890.

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