Dans un article récent du Marin, Gérard Carrodano, prud’homme pêcheur de La Ciotat, demande où sont passés les quotas des pêcheurs artisanaux qui capturent le thon à la canne depuis de nombreuses années, et bien avant que la thonaille ne s’en mêle ? Ces « oubliés » de l’administration ont été dépouillés de leurs droits de pêche au moment du comptage des thonailleurs et de leur reconversion…
Alors que le système prud’homal fondait toute la gestion collective des pêches sur les métiers dont la capacité de capture était la plus faible, le système productiviste marche à l’envers. Priorité est donnée aux plus grands capitaux – les thoniers senneurs en l’occurence qui raisonnent en milliers de tonnes. A la marge, le reste est partagé entre les thonailleurs reconvertis. Dommage pour ceux qui rentabilisent leur activité avec quelques spécimen, il ne resterait plus rien dans la bourse européenne des quotas… Un fonctionnement injuste (37 pêcheurs sont concernés entre La Ciotat et Port de Bouc), non durable à propos d’une ressource au renouvellement limité, et qui pénalise le marché local puisque les thons « industriels » partent en Asie.