A propos du fonctionnement prud’homal…

A moins de passer du temps avec les Prud’hommes, le fonctionnement prud’homal n’est guère visible. Les Prud’hommes sont avant tout des hommes de terrain, bien intégrés dans les tissus économiques, sociaux et politiques de leurs localités, et qui règlent au jour le jour les problèmes qui se posent, soit directement sur le quai ou en prud’homie, soit avec leur téléphone.

Peu de bruits donc autour de leur activité mais l’on est surpris de constater que, dans un domaine maritime complexe, qui engage divers acteurs, les Prud’homies créent ou participent à  la gestion et au suivi scientifique des cantonnements de pêche en pleine côte d’azur, organisent des aires de mouillage, s’entendent avec les clubs de plongée pour la gestion des bouées, soutiennent les projets Natura 2000, s’impliquent dans des études scientifiques, participent aux activités communales, régulent l’activité de pêche professionnelle sur leur territoire…

Ce rôle quasiment « naturel » – tant il fait partie de leur culture et de la nécessité du métier – ressort dans les comptes-rendus de réunions…

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A propos du statut de la Prud’homie

Issue des communautés de métiers médiévales, la prud’homie de pêche a vu son statut évoluer au cours de l’histoire. Eloquente est la liste des lettres pattentes par lesquelles les Rois ont confirmé les prérogatives de la Prud’homie de Marseille, l’une des plus anciennes.

Supprimée à  la Révolution comme l’ensemble des corporations, l’institution prud’homale est, avec le soutien de Mirabeau, à  nouveau confirmée par l’Assemblée Constituante. Cette dernière autorise tous les ports de pêche qui en feraient la demande à  créer leur prud’homie.

Les compétences prud’homales sont actuellement définies par le Décret d’Etat du 18/11/1859 qui réglemente la pêche en Méditerranée. Ce décrêt modifie quelque peu les statuts prud’homaux tout en reprenant les fonctions réglementaires, juridictionnelles et disciplinaires à  l’occasion de faits de pêche dans les eaux prud’homales. Cumul des pouvoirs qui constitue une curiosité en droit moderne souvent commentée par les juristes. Dans les années soixante, les prud’homies se voient désavouées par leur ministère de tutelle et leurs attributions sont interprétées de façon très restrictive. Leur forme « communautaire » de gestion de la pêche ne doit pas empêcher l’industrialisation du secteur.

Cette expérience de gestion des pêches acquise au cours des siècles a permis à  ces communautés de pêcheurs de vivre de leur métier tout en préservant des territoires de pêche souvent exigus. Elle constitue l’un des rares modèles de gestion des pêches hérité du passé et qui soit encore à  l’oeuvre aujourd’hui. Elle représente un atout pour construire l’avenir de la pêche dans le contexte actuel.

Pour plus de détails sur le statut et les compétences juridiques

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Dossier Pêche de la Confédération paysanne

Dossier Pêche de la Confédération paysanne Avril 2006

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L’encre de mer n°20-21

De très belles contributions dans ce numéro : réflexions sur la gestion des pêches artisanales, témoignages de l’engagement des pêcheurs pour la préservation littorale, rencontre avec des pêcheurs au sud-Liban, récit d’une expérience surprenante et réussie sur les moyens de capture des pêcheurs… il y a 8000 ans ! Mais encore deux pages de photos de l’Association Bleue-passion sur l’intimité sous-marine d’espèces qui vivent en symbiose, et un nouveau tableau en pleine page de Beate Ketterl-Asch…

Au final un joli numéro, grâce à  la participation bénévole de l’équipe de rédaction, et à  tous ceux qui s’engagent dans cette action pour essayer d’imaginer une nouvelle forme de communication. Dans L’encre de mer, les orateurs ne sont pas forcément institutionnels, le langage parlé garde sa saveur, la compétence technique ou scientifique est reconnue et abordée simplement, la sensibilité et la dimension humaine sont présentes et s’expriment de diverses manières…

L’encre de mer prendra la place que vous voudrez bien lui accorder. Vous êtes de plus en plus nombreux à  témoigner votre intérêt. Mais notre équipe n’est pas encore très étoffée, et les coà’ts de fabrication et frais d’expédition sont élevés. Vous nous aiderez en vous abonnant, en abonnant votre organisation, et en faisant connaître la revue. Et, bien-sà’r,
n’hésitez pas à  nous contacter si vous avez un sujet à  abordez, une question, une information à  relayer… ou même l’envie de publier un poème, une histoire, une recette, un tableau, une photo.

Le site internet de L’encre de mer -créé par Jean-Claude Hervé, et récemment perfectionné par Mike Tommasi- permet de suivre le fil de l’information sur la pêche et l’environnement, et de relayer la voix des pêcheurs sur le net.

Sommaire :

Pêche de la langoustes au thys à  Sanary

Du forum international à  Beyrouth à  la petite pêche du sud-Liban

L’observation du littoral par les pêcheurs artisans

Le poisson flà’te, un nouvel arrivant de la Mer Rouge

Journée Mondiale des pêcheurs l’IPFM de La Seyne sur mer

Des espèces marines en symbiose

Une pêche « archéologique »

– L’onde savoureuse : langouste au four, saumonette à  la tomate, aile de raie en friture, baudroie en brochettes, mulet froid en gelée en belle-vue

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Photos : Des espèces parfois complémentaires

Photo Philippe Joachim
Congre et crevette (Fourmigue de Giens)
La crevette « brosse à  dent ! ‘ se nourrit à  bon compte,
et à  l’abri des prédateurs.

Photo Philippe Joachim

Requin Longimane et ses poissons pilotes
(Iles Brothers – Egypte)

Les poissons pilotes se protègent et profitent des restes de repas de leur protecteur, tout en le débarrassant de ses parasites.

Photo Philippe Joachim
Poisson clown dans son anémone
(Marsa Alam – Egypte)
Recouvert d’un mucus qui le préserve des brà’lures de l’anémone, le poisson clown qui s’y réfugie la nettoie au passage. Attention plongeurs !
Ne touchez pas ce joli poisson, il perdrait
son enduit protecteur

Photo Philippe Joachim
Crevette Périclimènes dans son anémone
(Martinique)

La crevette, tout comme le poisson clown
se protège, mange et nettoie tout en
même temps, si ce n’est que la
crevette sous son armure
n’a pas besoin de mucus.

Photo Philippe Joachim
Poisson clown de Mer Rouge et anémone (Safaga – Egypte)

Photo Philippe Joachim
Tortue et ses rémoras (Marsa Shagra – Egypte)
Quant aux rémoras, la nageoire du dessus s’est
transformée en ventouse, ce qui leur permet de s’accrocher
sous les tortues, les raies, les requins comme l’on prendrait
l’autobus. Plus le transporteur est gros, plus les passagers
peuvent l’être, certains rémoras atteignent 1 m de long !

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Du poisson en symbiose avec le riz donne la rizi-pisciculture

Du poisson en symbiose avec le riz donne la rizi-pisciculture
Dans la semaine du développement durable, il est important de consacrer un moment à  des productions halieutiques qui ont prouvé leur pérennité et qui sont parmi les productions aquatiques les plus importantes dans le monde. La rizi-pisciculture fait partie des techniques aquacoles dont les revues scientifiques ne parlent jamais, mais qui ont une importance considérable sur la sécurité alimentaire des populations les plus pauvres. Malgré la production importante de poissons dans les rizières asiatiques, rare sont les analyses aquacoles qui mentionnent cette technique séculaire associant poisson et riz. Peut-être est-elle trop rudimentaire pour faire l’objet d’un article scientifique !

NACA vient de publier un article sur la rizi-pisciculture au Bangladesh qui montre que cette technique millénaire est en voie de rationnalisation afin de permettre de surmonter des problèmes notamment liés à  l’intensification agricole comme l’utilisation de pesticides qui ne font pas « bon ménage ‘ avec les poissons.

Le Bangladesh est l’un des pays les plus pauvres et les plus densément peuplés au monde. Plus de 140 millions de personnes vivent sur un territoire de 144 000 km 2 où le riz et le poisson sont les aliments de base. Les Bengalis sont communément dénommés « Macche-Bhate Bangali ‘ ou « Bengali fait de poisson et de riz. ‘

Le riz et le poisson font partie intégrante de l’existence des populations du Bangladesh depuis des temps immémoriaux. La culture du riz est le moyen de subsistance le plus important pour une grande majorité de ruraux très pauvres. La production annuelle de riz est estimée à  26,53 millions de tonnes, pour une production de poisson de 2,32 millions de tonnes. La demande de riz et de poisson est en augmentation constante, avec la croissance de la population de plus de trois millions de personnes chaque année. Toutefois, les terres disponibles pour le riz et l’élevage de poissons ne sont pas extensibles. La pisciculture dans les rizières offre une solution à  ce problème, en contribuant à  la production alimentaire et à  la création de revenus.

Sur les quelques 10 millions d’hectares de rizières au Bangladesh, près de 3 millions sont irrigués pendant quatre à  six mois de l’année. Ces champs de riz inondés peuvent jouer un rôle important dans l’augmentation de la production piscicole par l’intégration de l’aquaculture. Il y a plusieurs effets positifs de l’élevage de poissons sur les récoltes de riz. La production intégrée « riz-poisson ‘ peut optimiser l’utilisation des ressources par le biais de la complémentarité entre l’utilisation des terres et des eaux ; elle améliore la diversification, l’intensification, la productivité et la durabilité. La rizi-pisciculture est également considérée comme une approche importante de lutte contre les ravageurs.

Actuellement, l’élevage de poissons dans les rizières reste plutôt marginal au Bangladesh alors que traditionnellement les poissons sauvages étaient produits dans les champs de riz. Mais, la révolution verte de l’agriculture est passée entretemps, et les techniques modernes sont devenues une contrainte pour le développement de la rizi-pisciculture, notamment avec l’introduction de variétés de riz à  haut rendement et l’utilisation de pesticides pour lutter contre les ravageurs.

L’adoption de techniques importées des pays comme la Chine, les Philippines, la Thaïlande ou le Vietnam où la rizi-pisciculture est très populaire, a permis de surmonter le problème des ravageurs tout en utilisant moins de pesticides qui sont nocifs aux poissons.
Philippe FAVRELIERE

Voir l’article complet dans NACA : Can rice-fish farming provide food security in Bangladesh ?

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La fable du fer, du plancton, et du pique-assiette

Effets de terre

… des chercheurs indiens et allemands avaient entrepris de semer du sulfate de fer dans les quarantièmes rugissants, espérant confirmer l’utilité d’une méthode censée doper le plancton et donc pomper du gaz carbonique dans l’atmosphère pour agir sur l’effet de serre.

En principe, le plancton devait se multiplier avant de mourir, emportant le carbone pompé au fond de l’océan. Le festin a bien eu lieu. Mais des pique-assiettes se sont invités au repas; de petits crustacés qui ont dévoré ces algues inespérées, lesquelles n’ont donc pas été inhumées sur le plancher océanique comme prévu.

Les diatomées de la région, des planctons ornés d’un microscopique squelette qui empêche les crustacés de s’en nourrir, avaient déjà  assez de fer en stock et ne se sont pas multipliées. Un autre plancton, prisé des bestioles qui rodaient dans les parages, en a profité.

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Les océans mis à  la disposition du public avec le projet européen MyOcean

Un projet européen de partage des informations sur les océans du globe (sécurité, environnement…) pour le grand public, MyOcean, rassemblant des organismes spécialisés dans ce domaine de 29 pays, a été lancé mercredi à  Toulouse au siège du Conseil régional Midi-Pyrénées.

L’objectif de MyOcean, est de mettre en commun toutes les informations recueillies par satellites ou in situ par les organismes des pays membres sur la surveillance et la prévision des océans, et de les mettre à  la disposition du public (www.myocean.eu.org), a précisé le directeur de Mercator Ocean, coordinateur du projet, Pierre Bahurel.

« Nous avons ces informations, nous voulons qu’elles soient disponibles », a-t-il souligné, rappelant que quelque 500.000 éléments sur les océans sont ainsi récupérés chaque jour par satellites, balises ou navires, ce qui donne lieu à  plus de 700.000 milliards d’opérations quotidiennes sur des super-ordinateurs.

MyOcean est un projet sur 3 ans, pour un budget total de 55 millions d’euros, dont 33 millions fournis par la Commission européenne qui en a pris l’initiative. Il s’inscrit dans le cadre de l’initiative européenne pour la sécurité et l’environnement GMES (Global Monitoring for Environment and Security).

Le directeur du projet, Frédéric Adragna, a précisé à  l’AFP qu’il s’agissait de « rassembler les acteurs (de l’observation des océans) et de rendre leurs systèmes interopérables » dans 4 secteurs: la sécurité maritime (sauvetage, prédiction de la dérive des nappes de pétrole…), les ressources marines, l’environnement maritime et côtier, le changement climatique et les prévisions saisonnières (phénomène El Nino…).

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Un sonar pour espionner le plus gros banc de poisson au monde

Il y a foule dans les eaux de l’Atlantique. Car les harengs se retrouvent parfois par centaines de millions. Des rassemblements sans égal dans le règne animal. C’est ce qu’on constaté une dizaine de chercheurs américains, à  l’aide d’un sonar sous-marin, sur le Banc de Georges, à  une centaine de kilomètres au large du Massachusetts. Les résultats ont été publié vendredi dans la revue Science (1).

Pour observer l’océan, les chercheurs disposaient d’un sonar aux dimensions spectaculaires, formé d’un navire émetteur et d’un navire récepteur, séparés de plusieurs kilomètres. Le sonar balayait une région de cent kilomètres carrés toutes les soixante-quinze secondes!

Et cet outil impressionnant a pu observer la formation d’un banc de harengs gigantesque en un peu plus de six heures. Parti de rien un peu plus d’une heure avant le coucher du soleil, le banc s’est progressivement formé, atteignant 250 millions d’individus peu après minuit. Pas moins de cinquante mille tonnes de poissons. Un trait de chalut scientifique a permis de constater que 99% des poissons étaient des harengs, le reste étant des rougets et des haddocks.

Au passage, les scientifiques ont pu suivre avec précision la formation du phénomène. La journée, les harengs forment de petits bancs qui préfèrent les eaux sombres en profondeur. Quand le soleil commence à  se coucher, les groupes remontent et s’agglomèrent. Au départ, ce regroupement est lent: la densité augmente en moyenne de 0,1 animal au mètre carré par heure. Et une fois atteint un seuil critique (0,2 poisson au mètre carré), tout bascule: la densité augmente brutalement à  un rythme cinquante fois plus rapide que précédemment, jusqu’à  atteindre 4 animaux au mètre carré en moins d’une heure! Les harengs passent ensuite la nuit en rangs serrés, et commencent à  se disperser quand la lumière revient.(2)

Pourquoi de tels rassemblements? Pour les chercheurs, qui ont aussi étudié les spécimen capturés pendant l’expérience, il s’agit probablement d’une stratégie qui favorise la reproduction. Le groupe profite de sa densité et de l’obscurité pour maximiser la fertilisation des femelles et éviter les prédateurs. Une découverte importante pour la préservation de l’espèce. Car si on pêche pendant ces rassemblements, on prélève des quantités gigantesques de poissons tout en empêchant leur reproduction.

Il y a deux siècles, les chercheurs auraient sans doute pu observer un phénomène similaires avec les morues. Mais, victimes de la surpêche, elles ont quasiment disparu du Banc de Georges. L’équipe espère croiser dans les eaux de l’Alaska, pour espionner la reproduction des colins et éviter l’effondrement de cette ressource précieuse pour nourrir les humains.

(1) Edition du 27 mars 2009
(2) La revue Science diffuse une vidéo à  télécharger qui donne l’ensemble des observation au sonar pour le 3 octobre 2006.

Image: La formation du banc de harengs, au soir du 3 octobre 2006 © Science

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Vidons l’océan pour améliorer le bétail

Effets de terre

Pour limiter le rejet de gaz à  effet de serre des animaux terrestres d’élevage, une équipe de recherche a eu l’idée de compléter leur alimentation en oméga 3, trouvé dans l’huile de poisson. Si ce n’est qu’il faudrait pêcher, pour nos ruminants et consorts, plus de trois fois le tonnage prélevé actuellement par la pêche minotière dans nos océans… Une équation impossible à  résoudre sur notre planète.

D’où la conclusion du site « Effet de terre » : ce ne serait pas plus simple de manger moins de viande ?

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