L’activité humaine menace d’asphyxie les eaux côtières

Nombre de régions côtières se transforment en zones mortes, en raison de l’utilisation croissante des engrais (phosphates et nitrates) dans l’agriculture et le rejet d’eaux usées chargées de matières organiques. Lessivées par les pluies, ces substances s’accumulent dans les estuaires, les lagunes et les mers fermées…
Une étude (…) publiée dans la revue Science du 15 aoà’t, indique que la surface de ces zones mortes double chaque décennie depuis les années 1960. Ces dernières représentent aujourd’hui 405 sites totalisant 245 000 km2, soit la surface de la Nouvelle-Zélande. Pour les auteurs, ces régions constituent désormais « un des éléments-clés du stress qui frappe les écosystèmes marins »…
Pour retourner la tendance et agir sur ces zones mortes, il faudrait diminuer les rejets des eaux usées et maintenir les engrais dans le sol… et, en attendant, réduire l’emploi des fertilisants de façon à  retrouver les quantités utilisées au milieu du XXe siècle.
Si rien n’est fait, le phénomène risque de s’amplifier dans les années à  venir avec l’augmentation de l’activité humaine, la production accrue d’agrocarburants et le réchauffement climatique. Celui-ci agira au travers de trois processus : le débit des fleuves, l’augmentation de la température marine, qui accentue l’activité microbienne, et les phénomènes climatiques, tels les cyclones tropicaux, qui brassent brutalement les eaux.
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Les rivières roumaines sont menacées par un « désastre écologique »

Suite aux inondations, la Roumanie risque d’être confrontée à  un désastre écologique majeur. « Une brèche s’est formée dans la digue de protection du lac Colbu 2 et l’eau, qui contient des résidus de métaux lourds et probablement du cyanure, s’est déversée dans le lac Colbu 1, représentant un danger pour toute la région… Il faut agir rapidement pour empêcher que ce deuxième barrage ne cède aussi… »
Plus de 8 millions de tonnes de déchets miniers contenant des métaux lourds sont stockées dans ces lacs de décantation, dont la fonction est de conserver des eaux polluées…
La Roumanie a déjà  connu, en 2000, un scénario catastrophe comparable. A l’époque, le déversement d’un lac de décantation de Baia Mare, ville du nord-ouest du pays, avait provoqué une grave pollution au cyanure. Plusieurs rivières, dont le Danube, avaient été touchées, et des milliers de poissons avaient succombé, notamment en Hongrie…
La Roumanie et l’Ukraine ont entamé un procès devant la Cour internationale de justice de La Haye, dont elles attendent la décision dans les mois à  venir. La partie du plateau continental au coeur de la querelle, d’une superficie de 12 000 km2, recèlerait environ 100 milliards de mètres cubes de gaz…
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Climat: le carbone gelé dans les sols de l’Arctique, une bombe à  retardement

D’importantes quantités de CO2 contenues dans les sols gelés de l’Arctique pourraient être relachées dans l’atmosphère sous l’effet du réchauffement climatique, ce qui pourrait accélérer ce phénomène, indique une nouvelle étude scientifique…
Or le risque de voir le permafrost fondre est bien réel, selon les experts du climat qui estiment que la hausse des températures pourrait aller jusqu’à  6 degrés celsius d’ici la fin du siècle dans l’Arctique, une région particulièrement sensible au changement climatique.
« Le relâchement d’une partie seulement de ce carbone dans l’atmosphère, sous forme de méthane ou de dioxyde de carbone, aurait un impact significatif sur le climat sur terre », souligne dans Nature Geoscience Christian Beer, biochimiste de l’Institut Max Planck de Jena (Allemagne).
Le méthane, autre gaz à  effet de serre, est moins abondant que le dioxyde de carbone, mais peut avoir un effet beaucoup plus important sur la hausse des températures.
Les modèles actuels de prévisions climatiques, souligne Christian Beer, ne tiennent pas compte de l’impact potentiel des émissions de gaz retenus dans les sols de l’Arctique.
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Les besoins croissants de nourriture mettent sous tension les réserves en eau

La demande croissante de nourriture, liée à  l’accroissement de la population mondiale ainsi que l’utilisation toujours plus importante de biomasse telle que le pétrole, mettent sous tension les réserves en eau, selon des experts réunis cette semaine à  Stockholm.

« Si nous regardons la quantité d’eau dont nous avons encore plus besoin pour la nourriture et celle pour la biomasse destinée à  l’énergie… c’est plutôt inquiétant », résume Jan Lundqvist, qui dirige le programme scientifique de l’Institut international de l’eau de Stockholm (SIWI).

Récolte de blé par des fermiers israéliens le 30 avril 2008 près de la bande de Gaza.
Les besoins en nourriture devraient doubler d’ici 2050. Parallèlement, le climat change et les réserves en pétrole qui s’amenuisent, pressent les pays à  consacrer davantage de terres à  la production de biomasse afin de remplacer les énergies fossiles émettrices de gaz à  effet de serre.

Ces tendances risquent de se heurter à  « la réalité biophysique de la pénurie de l’eau de la planète », souligne le SIWI qui a organisé la Semaine mondiale de l’eau dans la capitale suédoise.

« Quasiment chaque augmentation de l’eau utilisée dans l’agriculture affectera la quantité d’eau disponible pour d’autres utilisations, dont celle nécessaire pour que les écosystèmes soient préservés et puissent résister aux changements et perturbations », souligne l’institut dans une étude récente.

Selon M. Lundqvist, la population mondiale utilise aujourd’hui environ 4.500 km3 d’eau par an pour couvrir l’ensemble des besoins en eau y compris pour l’irrigation, l’utilisation urbaine et la production d’énergie.

Bien que ce nombre soit inférieur au seuil considéré comme « irresponsable sur le plan environnemental », il souligne que les besoins à  venir pourraient conduire à  une utilisation de l’eau dans des quantités dangereuses.

« Il pourrait être raisonnable sur le plan de l’environnement de retirer peut-être 6.000 (km3) », dit-il mais guère davantage car cela aurait un coà’t environnemental très élevé, l’eau étant indispensable aux différentes écosystèmes.

Selon le directeur de projet du SIWI Jakob Granit, des études récentes montrent que « d’ici 2030, la même quantité d’énergie, produite aujourd’hui à  partir des énergies fossiles, devra provenir de la biomasse ».

En même temps, les scientifiques prédisent que nous serons en mesure de « répondre aux demandes en nourriture d’ici 2050 si nous avons une utilisation de l’eau un peu plus efficace (…). Cela n’inclut pas l’eau dont nous avons besoin pour toute cette biomasse », a-t-il expliqué à  l’AFP.

Aussi la meilleure manière de s’atteler au problème de l’amenuisement des réserves en eau est-elle d’améliorer l’utilisation de cette ressource et de la terre, relèvent les experts.

Il faut trouver en particulier une alternative aux systèmes d’irrigation, qui pressurisent les rivières, les lacs et nappes phréatiques, renchérit M. Lundqvist.

« Quand nous arrivons à  l’irrigation, nous sommes au bout du chemin, toute l’eau disponible des rivières et autres ayant déjà  été plus ou moins utilisée », dit-il.

Il propose alors de se centrer davantage sur le potentiel que les précipitations représentent.

« Dans une grande partie de l’Afrique, si l’on regarde le total de (la quantité de) l’eau de pluie (tombée) tout au long de l’année, la quantité est habituellement suffisante… pour faire pousser nombre de cultures », affirme-t-il.

Il conclut que si l’on parvenait à  récupérer cette eau de pluie, « il serait possible d’accroître considérablement la production de nourriture dans ces zones ».

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Investissements insuffisants en Afrique pour protéger l’environnement

L’Afrique, continent le plus vulnérable au changement climatique, ne bénéficie pas suffisamment d’investissements dans des projets respectueux de l’environnement, ont regretté dimanche des experts participant à  une conférence de l’ONU sur le climat au Ghana…
« Un rapide coup d’oeil au nombre de projets dans le cadre des mécanismes de développement propre (MDP) qui est appliqué en Afrique semble le confirmer »…
Les MDP permettent aux pays développés de compenser une partie de leurs émissions en investissant dans un projet « propre » au sud portant sur l’énergie, les déchets, les industries lourdes particulièrement émettrices de gaz à  effet de serre ou, dans une moindre mesure la reforestation.
Ce mécanisme est prévue par le Protocole de Kyoto contre le changement climatique, conclu en 1997…
« La valeur totale des projets en Afrique financés par le Fonds pour l’environnement mondial au cours des dix-sept dernières années est de 378 millions de dollars, alors que la valeur des projets à  l’échelle du monde est de plus de 2,4 milliards de dollars, ce qui reflète le manque de subventions pour le continent »…
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Le réchauffement climatique ronge les côtes d’Afrique de l’Ouest

L’élévation du niveau des océans provoquée par le changement climatique va redessiner d’ici la fin du siècle les côtes ouest-africaines sur 4.000 km, du Sénégal au Cameroun, menaçant de disparition des villes…
« Les pays les plus menacés sont la Gambie, le Nigeria, le Burkina Faso et le Ghana »…
Parmi les villes les plus menacées, figureraient Banjul, la capitale de la Gambie, et Lagos, la capitale économique du Nigeria, où habitent plus de 15 millions de personnes. Certaines parties de cette ville, situées en-dessous du niveau de la mer, sont déjà  fréquemment inondées.
Les installations pétrolières situées dans le delta du Niger, dans le sud du Nigeria, sont aussi particulièrement vulnérables…
Au Ghana, 1.000 km2 de terres arables ont déjà  été perdues dans le delta de la rivière Volta du fait de la montée de l’océan…
Le phénomène est amplifié par les tempêtes tropicales de plus en plus violentes…
Autre menace sérieuse, la progression des eaux marines salées dans l’intérieur des terres agricoles fertiles.
« Cela va rendre l’eau non potable et inutilisable pour l’agriculture, contribuant à  l’insécurité alimentaire dans la région »…
Il faut s’attaquer à  la racine du problème plutôt que de réfléchir à  la façon de s’adapter à  ses conséquences…
« Les pays industrialisés doivent prendre des mesures pour réduire les émissions de gaz à  effet de serre » …
Mais même en réduisant de façon drastique les émissions de CO2, les experts estiment que le niveau des océans continuerait de monter pendant encore 50 à  100 ans.
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Les populations d’oiseaux en retard sur le réchauffement climatique

Les populations d’oiseaux, en France, ne déplacent pas leur aire d’habitat vers le nord aussi rapidement que le réchauffement climatique…
Au cours des 18 dernières années, la température moyenne a augmenté de 0,068 degrés Celsius par an, c’est-à -dire qu’une température donnée s’est déplacée de 273 km vers le nord. Or les populations d’oiseaux ont vu leur aire de distribution bouger de seulement 91 km vers le nord…
Les chercheurs ont suivi pendant ces 18 ans l’évolution des aires de distribution de 105 espèces d’oiseaux, sur quelque 1.500 sites.
« On s’attend à  ce qu’il y ait des conséquences assez graves dans le sens où il est très peu probable que toutes les espèces répondent de la même façon au réchauffement : si les oiseaux accumulent un retard face au réchauffement climatique, il est très probable qu’il ne soit pas le même pour les insectes, les plantes, les mammifères… »
Alors il sera « fort possible de voir une désynchronisation des interactions entre les espèces: si par exemple les insectes et les oiseaux qui les mangent ne répondent pas de la même façon dans leur déplacement vers le nord, on va vers un bouleversement de ces interactions entre espèces »…
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Le réchauffement climatique menace les ressources en eau de l’Himalaya

Les changements climatiques menacent sérieusement les ressources en eau de la région de l’Himalaya où la subsistance de 1,3 milliard de personnes est en jeu…
La région montagneuse de l’Himalaya, qui abrite la plus grande surface de glaciers du monde et la plus large zone de permafrost hors régions polaires, a ces dernières années expérimenté une fonte rapide des glaces et des changements spectaculaires en matière de précipitations…
« Le recul des glaciers est énorme, jusqu’à  70 mètres par an »
Il est difficile de quantifier les répercussions sur les disponibilités en eau, mais l’impact est réel dans la région où glaciers et neige contribuent à  50% de l’eau qui coule des montagnes et alimente neuf des plus grandes rivières d’Asie.
L’Himalaya, connu pour « être le toit du monde », s’étend à  travers la Chine, l’Inde, le Népal, le Pakistan, la Birmanie, le Bhoutan et l’Afghanistan. La chaîne montagneuse constitue une source importante d’eau pour l’une des régions les plus peuplées de la planète, soit 1,3 milliard de personnes recensées dans le bassin de l’Himalaya.
Les glaciers ont d’énormes capacités de conservation de l’eau. Si les niveaux d’eau augmentent à  mesure que la glace fond, à  long terme, la disparition des glaciers va réduire l’eau disponible en aval…
« Les régions plus sèches deviennent encore plus sèches alors que les régions les plus humides deviennent encore plus humides »…
Outre les conditions climatiques incertaines pour les récoltes, qui ont provoqué la migration de personnes à  la recherche de moyens de subsistance alternatif, les agriculteurs sont confrontés à  un nombre croissant de désastres naturels tels que des crues soudaines et le débordement des lacs…
La question est de savoir combien (de crues) la population est capable de tolérer sans perdre ses bases de subsistance », conclut M. Eriksson.
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Deux des plus grands glaciers du Groenland en passe de se désintégrer

Un morceau de 29 kilomètres carrés du glacier de Petermann dans le nord du Groenland s’est détaché entre le 11 et 24 juillet, ce qui correspond à  la moitié de la superficie de Manhattan…
Les précédentes pertes importantes de glaces flottantes subies par le glacier Petermann, à  savoir 86 kilomètres carrés, se sont produites entre 2000 et 2001.
Mais ce qui inquiète encore davantage Jason Box et son équipe dans les dernières images satellitaires est une énorme brèche partant du bord du glacier Petermann et qui pourrait signaler la brisure prochaine d’une partie beaucoup plus importante.
Si la cassure se produit jusqu’au rift en amont du glacier, une portion allant jusqu’à  160 kilomètres carrés pourrait alors se détacher ce qui représenterait un tiers de la masse du glacier, ont expliqué ces scientifiques.
Le glacier a une surface de flottaison de 16 kilomètres de large sur 80,4 kilomètres de long, couvrant 1.295 kilomètres carrés…
Selon eux, ce glacier ne s’est pas contracté aussi loin depuis au moins 4.000 à  6.000 ans.
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La Méditerranée, une mer particulièrement menacée par la pollution

Pollution exponentielle, réchauffement climatique fragilisant la faune et la flore, salinité accrue…
Mer semi-fermée où transite 28% du transport mondial d’hydrocarbures, la Méditerranée est vulnérable. La convention Marpol, en vigueur depuis 1983, y interdit les rejets des citernes de cargaison des navires pétroliers mais tolère, en les limitant strictement, les rejets résultant du fonctionnement du navire. Les experts évaluent à  80.000 tonnes d’hydrocarbures par an les rejets des navires en Méditerranée…
« La menace majeure, c’est l’insuffisance des stations d’épuration »…
« Aux derniers pointages, il y a 56 espèces nouvelles de poissons tropicaux qui colonisent la Méditerranée, ce qui traduit bien ce réchauffement. Ils remontent par le canal de Suez… »
D’autant que les apports d’eau douce des fleuves (…) sont passées depuis une quinzaine d’années de 600 km3 à  350 km3 par an.
A cela, s’ajoute la pression du tourisme: le nombre de touristes sur l’ensemble du bassin devrait passer de 228 millions en 2002 à  300 millions en 2025, dont une majorité à  moins de 100 m du rivage…
Les guerres également contribuent à  cette pollution… Les munitions tombées au fond de la mer pendant la deuxième guerre mondiale commencent aussi à  poser des problèmes au large des côtes italiennes, souligne Christian Buchet.
« L’enveloppe de fer des bombes s’est dissoute et le phosphore qu’elles contenaient est en train de se répandre »…
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