Boues rouges, le Syndicat des pêcheurs petits métiers du Languedoc Roussillon écrit au Commissaire enquêteur
La source de Port-Miou contaminée par les boues rouges
Article Wikipedia, l’exurgence de la calanque de Port-Miou et sa contamination par les boues rouges
« Elle pourrait permettre l’alimentation en eau potable d’une grande partie de la Basse Provence à l’est de Marseille, sous réserve de régler le problème de sa contamination par des remontées d’eau de mer à un endroit pour le moment encore inaccessible1. C’est pourquoi la compréhension complète du mécanisme de la contamination saline a fait l’objet d’efforts importants depuis de nombreuses années…. »
Boues rouges : les prud’hommes écrivent au Commissaire enquêteur
L’Union des Communautés de Prud’hommes Pêcheurs de Méditerranée, associant les Prud’homies méditerranéennes de pêcheurs ont écrit au Commissaire enquêteur. Ils demandent à préserver la richesse méditerranéenne et la qualité nutritive des produits de la mer en interdisant les rejets industriels d’Altéo Gardanne et en obligeant l’industriel à fixer le substrat sur les fonds pollués :
« Monsieur le Commissaire enquêteur,
Depuis 50 ans, l’usine d’alumine de Gardanne a déversé 32 millions de tonnes de boues chargées en métaux lourds, soude et radioactivité dans le parc national des Calanques, près de Marseille, soit 20 tonnes d’arsenic, près de deux millions de tonnes de titane, soixante mille tonnes de chrome… qui remontent en surface et se déplacent par l’action des vents (upwelling) et des courants. C’est encore 670 km² de « panache » observé du ciel, entre Fos et Toulon1.
Aujourd’hui, les responsables de cette usine demande à déverser dans le parc national des Calanques, pendant les 30 prochaines années, les eaux résiduaires (des boues compressées) dont certains composants dépassent les normes autorisées (PH, matières en suspension, aluminium, fer, arsenic).
Veuillez trouver, ci-après, dans le cadre de l’enquête publique ouverte jusqu’au 25 septembre 2015, les observations de notre Union des prud’homies de pêcheurs de Méditerranée.
Depuis des siècles, les prud’hommes pêcheurs de Méditerranée française gèrent leurs zones et se réglementent volontairement pour préserver la richesse marine qui permet de nourrir une partie de la population locale et de faire vivre les communautés de pêcheurs.
Cette gestion des usages à propos d’un bien commun est d’autant plus nécessaire que, hormis quelques exceptions, la côte méditerranéenne est rocheuse avec un plateau continental étroit, les stocks de poissons y sont relativement peu abondants et les zones de pêche exiguês. Avec la création du Parc national des Calanques au sein duquel s’effectuent les rejets industriels, les pêcheurs se sont vus imposer une grande réserve en zone profonde sur l’un de leurs rares sites de pêche. Ils savent pertinemment que les espèces capturées sur ce site ne sont pas inféodées à la zone et que cette réserve n’aura guère d’incidence sur la richesse marine mais aura pour effet de les contraindre encore plus. Cependant, la création du Parc doit permettre de stopper les rejets polluants
Avec le rejet des boues rouges, effectué depuis 50 ans dans la fosse de La Cassidaigne, les pêcheurs ont pu constater que ces boues remontaient sur le plateau continental, à des profondeurs de 100 m et moins, engluant leurs engins et faisant disparaître peu à peu la faune marine. Ils craignent qu’une fois les rejets arrêtés, la vie ne se redéveloppe sur la zone devenue inerte et que les métaux lourds accumulés ne rentrent dans la chaîne alimentaire, dénaturant la qualité des poissons et perturbant, pendant plusieurs décennies, les cycles de croissance et de reproduction des espèces marines. Continuer la lecture
Scandale boues rouges, l’interview d’un conseiller en écologie
Boues rouges : courrier d’un pêcheur d’oursins de La Ciotat au Commissaire enquêteur
Monsieur le président,
Je me permets de m’adresser à vous en tant que professionnel de la pêche.
Je suis pêcheur d’oursins depuis 1989, et si dans les années quatre-vingt-dix la corporation avait une activité prospère, avec un stock à prélever à peu près constant, force est de constater que, depuis une quinzaine d’années, nous avons vu notre ressource diminuer de façon considérable et, malgré les gros efforts consentis par la corporation, cette diminution du stock s’accentue et nous ne voyons pas d’issue à cette situation.
Lorsque j’ai commencé mon activité, nous étions vingt-cinq titulaires d’une autorisation de pêche, regroupés en syndicats, et veillions à une gestion rigoureuse de l’activité. Sachant que chaque plongeur doit être surveillé par un matelot veilleur c’est une cinquantaine de familles qui vivaient de cette pêche.
Nous ne sommes désormais plus que douze titulaires d’une autorisation, dont seulement quatre ou cinq à pratiquer, et nous ne parvenons plus à vivre décemment de notre activité. Continuer la lecture
Boues rouges : les arguments de CoLLecT-IF environnement
Le scandale des boues rouges en images
Rejets en mer de l’usine alumine de Gardanne : observations d’une association locale
L’Association Animation Développement
Sud de Bouc, par la voix de Claude Calvet,
a adressé la déposition suivante concernant l’enquête publique pour le rejet des eaux résiduaires de l’usine d’alumine de
Gardanne :
« Monsieur le commissaire, attendu que:
– Le stockage archaïque des boues rouges pressées à Mange-garri, composante majeure du nouveau procédé de fabrication de l’usine Altéo, ne concerne pas l’enquête publique.
– Les résurgences chroniques d’eaux polluées provenant de cette décharge, sont enfin reconnues par les autorités ( ref : communiqués et arrêtés préfectoraux et municipaux de BBA février 2015).
– La proximité immédiate à 70 centimètres sous la surface du sol et à l’aplomb de la digue basse des installations, d’une immense nappe phréatique de 75 à 150 millions de m3 suivant la saison.
– Le non confinement des apports journaliers de matières extrêmement pulvérulentes exposant aux quatre vents sur un plateau de 27 hectares des particules fines dangereuses de 7 microns de taille moyenne et de 3,5 microns de taille médiane. Continuer la lecture
Arguments des collectifs du littoral contres les rejets toxiques en mer de l’industrie d’alumine de Gardanne.
Qu’attendons-nous de l’enquête publique ?
Nous attendons de l’enquête publique qu’elle permette de prendre une décision qui soit respectueuse de l’opinion des citoyens :
-des habitants qui vivent avec les boues rouges depuis plus de 50 ans, qui subissent les poussières de boues rouges sur la zone de stockage de Mangegarri ainsi que les conséquences pour leur santé.
-des pêcheurs qui assistent impuissants et malgré les multiples alertes lancées aux décideurs, à la dégradation de l’environnement, à l’appauvrissement de la biodiversité et, par conséquent, à l’amenuisement des ressources qui constituent leur source de revenus, et donc à la suppression de nombreux emplois.
-des citoyens soucieux de la préservation de leur environnement qui se baignent dans des eaux et qui consomment des poissons contaminés par des métaux lourds.
Nous attendons de l’enquête publique qu’elle soit enfin le reflet de la démocratie dans le sens du respect de la volonté du peuple.
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Boues rouges et rejets polluants dans les calanques de Marseille-Cassis, c’est toute la Méditerranée qui est concernée…
Trente millions de tonnes de boues chargées en métaux lourds, soude et radioactivité depuis 50 ans dans le parc national des Calanques, près de Marseille,
c’est :
– vingt tonnes d’arsenic, près de deux millions de tonnes de titane, soixante mille tonnes de chrome… qui remontent en surface et se déplacent par l’action des vents (upwelling) et des courants,
– 670 km² de « panache » observé du ciel. Sachant qu’un objet flottant fait le tour du bassin en un an, c’est toute la Méditerranée qui est impactée.
Même à très forte dilution, ces polluants bloquent la croissance et le renouvellement d’espèces et se transmettent dans les gènes (cas de l’huître et de l’oursin observés).
C’est la richesse marine, la santé de notre environnement et la nôtre qui sont en jeu, sans compter les milliers d’emplois associés à la qualité de notre littoral (pêche professionnelle, tourisme, fonction résidentielle…).
Nous voulons l’arrêt de ces rejets, en respect avec la Convention de Barcelone.
L’enquête publique est ouverte jusqu’au 25 septembre, vous pouvez adresser vos avis et observations auprès du Président de la Commission d’enquête (pour les demandes d’Altéo Gardanne et Aluminium Péchiney), Mairie de Gardanne, Services techniques, Résidence St Roch, 1 av de Nice, 13120 Gardanne, France.
(Faites suivre vos observations à l’encre de mer : encredemer@yahoo.fr, nous les publierons sur notre site)
Permanences dans les communes d’Aix en Provence, Allauch, Aubagne, Auriol, Belcodène, Bouc-Bel-Air, Cadolive, Carnoux, Cassis, Ceyreste, Fuveau, Gardanne, Gémenos, Gréasque, La Bouilladisse, La Ciotat, La Destrousse, La Penne sur Huveaune, Marseille, Meyreuil, Mimet, Peypin, Peynier, Roquefort-La-Bédoule, Roquevaire, Saint Savournin, Simiane-Collongue sur le document ci-après : enquête publique
Signez la pétition des Collectifs Littoral : http://collectifslittoral.fr/index.php/fr/petition-contre-les-boues-rouges
– Documents sur le site Collectifs Littoral
– Informations sur le site de la Préfecture
– Voir aussi La loupe de Simiane-Collongue