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Pêche et territoires

Financée par L’Agence de l’eau et l’action de communication de L’encre de mer (soutenue par la Région PACA et le département du Var), cette étude développe une méthode originale pour étudier l’articulation de la pêche avec les territoires (territoires physiques, réseaux sociaux et flux économiques), dans le cadre de la Méditerranée française.

Il en résulte une différenciation fine des logiques de pêche (pêches industrielles et artisanales) et des formes d’administration des pêches qui se sont succédées depuis la 2nde guerre mondiale :

– gestion collective des pêches par les prud’homies : une logique de répartition à  propos de territoires limités,

– gestion productiviste des pêches par l’Etat : un système expansionniste sur la base de territoires potentiels.

La troisième partie aborde les enjeux « territoriaux » de la réforme de la Politique Commune des Pêches dans un contexte marqué par différents facteurs :

– une pression croissante et préoccupante sur l’environnement maritime,

– une vision rénovée de cette environnement par les apports sur la biodiversité et sur l’approche planctonique,

– une pression forte et croissante de la demande européenne qui constitue le plus grand marché mondial des produits de la mer.

Alors que la Commission semble s’orienter vers un « renforcement productiviste et expansionniste au profit des unités de pêche les plus performantes à  l’échelle européenne », un autre courant se dessine depuis quelques années, porté par de grandes ONG environnementalistes, pour « préserver des espèces menacées et des habitats riches en biodiversité ».

A l’issue de 50 ans de productivisme dans la pêche, et de son impact sur les territoires, l’on peut s’interroger sur la capacité de l’Europe à  réguler un marché de droits de pêche qui renforcera le développement capitalistique du secteur.

Par ailleurs, le courant « environnementaliste » en procédant par cibles successives, sans considération des réalités de terrain, et de leurs cohérences économiques, sociale et environnementales, risque d’aboutir à  des résultats contre-productifs. Qu’en est-il par exemple du bilan environnemental de l’interdiction de la thonaille au titre des filets dérivants, et de leur report sur les espèces littorales ?

Une troisième voie, bien qu’encore balbutiante, consisterait à  « intégrer les pêches dans les économies régionales », à  charge pour les entités régionales d’organiser l’accès aux ressources et zones marines(1). Un modèle d’intégration des pêches au développement touristique et résidentiel du littoral varois est rapidement esquissé.

Plus proche des hommes, des écosystèmes, des réseaux sociaux, des organisations citoyennes, cette forme de développement est probablement celle qui offre le plus d’avantages collectifs, et de perspectives pour l’avenir. Et quand bien même il s’agirait d’un réorientation de taille, y a t-il une autre solution ?

(1) Les pêches et aquacultures industrielles seraient alors réexaminées au regard de leurs apports aux économies régionales et de leurs impacts sur : la biodiversité, les complémentarités entre les espèces, les échanges entre les zones du large et les zones littorales.

Rapport pêche et territoires 2009

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Antilles (photos)

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Q I T : PEUT-ON éVITER L’IRRéPARABLE ?

La Commission Européenne s’apprête à  valider sa proposition de généraliser
les quotas individuels transférables (QIT), déjà  mis en oeuvre dans plusieurs
pays européens. Les armateurs industriels espagnols en frétillent déjà  d’impatience car ils vont pouvoir se ruer sur les lambeaux de la pêche hauturière française.

Une fois l’accès aux ressources privatisé, il sera pratiquement impossible de
revenir en arrière à  moins d’un effondrement du système spéculatif que ces QIT
risquent d’engendrer, comme en Islande.

La bureaucratie européenne, les industriels,
la majorité des scientifiques, et une bonne partie des mouvements écologistes
défendent cette option. Comment y résister face à  une opinion façonnée
par les discours et les images qui présentent les pêcheurs comme des «Madoff
spéculateurs’, des conducteurs de bulldozers des mers ?

Bien sà’r, écologistes, responsables européens et scientifiques s’empressent
d’ajouter qu’ils défendent la petite pêche, surtout très petite, réduite au minimum, cantonnée dans les 12 milles, sur des bateaux de moins de 12 mètres. Eux n’auront pas de QIT mais comment partagera-t-on les stocks chevauchant
les 12 milles ?

Les derniers pêcheurs qui résisteront se replieront de plus en plus nombreux
sur la bande côtière déjà  largement occupée, souvent surexploitée et polluée,
mais de plus en plus convoitée par les pêcheurs « amateurs ‘, les réserves
intégrales, les champs éoliens, les extractions de toutes sortes. Depuis des siècles, les pêcheurs artisans les plus audacieux ont toujours cherché à  dépasser la bande côtière pour accéder à  des ressources au large, au moins pour des pêches saisonnières. Réduire ainsi leur zone d’activité, c’est les condamner à  une réduction de leurs captures, mais n’est-ce pas le but recherché par tous ceux qui, effrayés par
les désastres environnementaux à  terre, rêvent d’un océan vierge de toute présence humaine ?

Pendant ce temps, on laissera champ libre en haute mer aux nouveaux
seigneurs, rentiers des océans, utilisant de la main-d’oeuvre bon marché du Sud, mais on ira aussi de plus en plus se ravitailler dans ces pays du Sud, dans des fermes aquacoles industrielles, tant qu’elles n’auront pas complètement pollué les zones côtières.

L’Europe était un beau rêve C’est devenu un cauchemar. Aurons-nous encore
la force de lui donner un sens dans un espace maritime qui dépasse nécessairement
les frontières ?

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Cf le bulletin en ligne sur le site du Collectif
ou à  télécharger

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Trop c’est trop les ex Thonailleurs sont floués !

En interdisant la pêche artisanale ancestrale à  la Thonaille l’Union Européenne à  favorisé une fois de plus la pêche industrielle à  la senne qui compte se reconvertir à  la Palangre tout en conservant son quota, et tout cela avec des compensations financières publiques.

Nous remboursons le (payback) des thoniers senneurs alors que nous n’avons jamais dépassé notre maigre quota.

La façon de procéder par la direction des pêches n’est pas équitable, nous demandons à  ce que le quota des bateaux qui partent à  la casse soit mieux réparti entre tous les pêcheurs.Il n’est pas normal que nous soyons punis pour un dépassement des senneurs et que nous soyons exclus des quotas qui reviennent dans le pot commun !

Nous sommes bientôt le 1er avril, les PPS (permis de pêche spéciaux) ne sont toujours pas délivrés et quant à  leur distribution c’est le flou le plus complet ; même la Commission « thons rouges ‘ n’y comprends rien !

Que penser des écologistes qui soit-disant soutiennent la pêche artisanale alors que les ex-Thonailleurs tentent de se reconvertir à  de nouvelles techniques ? France Nature Environnement et URVN se portent partie civile contre les petits pêcheurs Thonailleurs !

C’est le ras le bol des petits métiers oubliés des élus, et harcelés par une administration tatillonne qui n’hésite pas à  verbaliser des pêcheurs qui tentent en vain de se maintenir à  flot.

Jean-Claude Bourgault

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Requin taupe : quota zéro !

Voilà  la nouvelle équation que la Commission Européenne pose aux pêcheurs de requin-taupes. L’explication de texte est difficile à  faire :
– « Total Admissible de Capture (TAC) » nul veut dire interdiction de pêcher. Or pour compter un Total, il ne faut pas ajouter que des zéros ;
– Pour le rendre « Admissible », il faut qu’il y ait concertation, sinon on parle de décision imposée
– Pour dire « Capture » il faut qu’il y ait un stock et une juste évaluation des prises sur ce stock.

Quelle est la portée d’une telle décision ?

Elle s’applique à  6 bateaux, tous de l’île d’Yeu, qui pratiquent ce métier depuis plus de 50 ans, avec les mêmes techniques de pêche et les mêmes moyens. Le tonnage de taupes pêché s’élève, bon an mal an à  300 t, et le poisson vendu sous le nom de veau de mer est entièrement consommé. Cette pêche est saisonnière ; c’est une pêche spécifique, qui utilise des palangres , technique hautement sélective, qui couvre un secteur géographique important, à  terre comme au large et qui se limite à  2 ou 3 mois au printemps.

Economiquement, les bateaux qui pratiquent ce métier trouvent là  un tiers de leur chiffre d’affaires annuel et cette interdiction de pêcher va encore plus pénaliser des entreprises artisanales dans un contexte déjà  très difficile.

Dans cette pêche spécifique les captures annexes sont peu nombreuses. Elle répond donc aux préoccupations de respect de l’environnement et de la conservation des espèces.

L’interdiction de pêcher cette espèce en pêche principale ne s’appliquera pas aux taupes pêchées en prises annexes par les grands palangriers du large

Ainsi, les pêcheurs d’espadon, qui pêchent toute l’année, pourront débarquer des taupes puisque ce seront des prises annexes. Elles ne seront pas comptabilisées. L’effet pervers de cette mesure fait que les tonnages alors débarqués peuvent être très supérieurs aux 300 t visées par le TAC nul.

Une décision injuste et arbitraire qui pénalise des insulaires, un faux enjeu médiatique

Les pêcheurs de l’île d’Yeu, les seuls à  pratiquer cette pêche en France, pour qui cette activité est traditionnelle et rémunératrice s’insurgent donc contre cette décision injuste, qui ne repose sur aucune analyse sérieuse et qui relève de l’arbitraire.

De plus la mesure est politiquement incorrecte quand on voit dans les traités européens les déclarations d’intentions concernant les petits territoires insulaires, les aides économiques à  leur apporter pour leur permettre de surmonter leurs handicaps. Par cette décision, l’on prive la dernière île à  avoir une activité de pêche propre, autonome et structurée, et un droit de pêche sur une espèce qu’elle ne met pas en danger.

C’est une mesure spectaculaire avec une résonance médiatique qui donne bonne conscience aux environnementalistes et qui néglige les réalités humaines et économiques locales. Une situation grotesque que Bruno Noury, maire de l’île d’Yeu résumait ainsi :  » C’est comme si l’on accusait les derniers des mohicans, chasseurs de bisons avec arc et flèches, d’être responsables de la disparition de l’espèce dans la grande prairie« .

Il y a urgence…

Que vont faire ces bateaux ? Il y a urgence. La saison de soles est terminée, le merlu, présent dans le golfe et surpêché par les espagnols, est à  des prix insuffisants, et la saison de thon est loin. On leur promet des mesures d’accompagnement financier : un repos biologique dont les modalités (eurocompatibles ?) sont à  négocier ; la mise en place d’une pêche sentinelle, où un ou deux palangriers pourraient pêcher pour surveiller l’état des stocks ; mesure illusoire face au TAC zéro.

Au lendemain de Doha, après la série de défaites sur leurs propositions, le mécontentement et la déception des organisations de défense de l’environnement est très sensible. Mais ne faut-il pas voir avec les votes négatifs, un coin enfoncé dans le consensus imposé par elles, comme si l’issue de la conférence ne faisait aucun doute. La gestion d’une ressource qui échappe complètement aux professionnels pourra t elle revenir à  des normes plus proches des réalités sociales et économiques, tenir compte de ce qui se passe en mer… ?

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With the Reform of the Common Fisheries policy, our life’s choices are at stake

To work, eat and
live intelligently
with nature

Mister President, Ladies and Gentlemen, European Deputies

Instead of appropriating life for the profit of large international companies (through fishing rights that can be traded and mortgaged like ITQs)
– we want a regional management of fisheries established with fishers’ organizations, in tune with the regional economy, ecosystems and coastal life.

Instead of industrial fishing centres.
– we want a coast alive with people skilled in their professions and with a passion for the sea

Instead of a market dominated by supermarkets providing us with their selection of products for global consumption
– we want to be able to distinguish artisanal fishing products in all our markets, and for local markets to be promoted (though direct sales by the fishers, small fishmongers etc).

Instead of technocratic “top down” management through generalized measures
– we want artisanal fishers and citizens to be involved in a detailed and joint management of resources and coastal zones( Sustainable artisanal fishing needs to juggle with a diverse range of species and zones that it exploits with limited means.)] : for the recognition of the collective management by artisanal fishing communities, for decision making processes that include the gamut of maritime users, with plankton monitoring centres established at local level to encourage people to learn about nature’s wealth and to measure our impacts (pollution)

Instead of spheres of power detached from the grass roots realities,
– we want governance to be in the hands of citizens, close to our social organizations and ecosystems.

Sign on now

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Les « gagnants » du festival Pêcheurs du monde à  Lorient

La richesse de Cry Sea est multiple. Les premiers plans nous emmènent au plus près des gestes des pêcheurs qui travaillent sur les pirogues. D’emblée, nous sommes avec eux. Mais en plusieurs séquences dynamiques, le message devient plus global. C’est la même dynamique productiviste qui conduit à  développer la technlologie à  l’extrême, concentrer les armements pour traquer les moindres bancs et être compétitifs sur l’ensemble des marchés, négocier des accords sur les zones de pêche jusqu’à  ce qu’elles se vident comme peau de chagrin… Au Sénégal, les pêcheurs sont confrontés à  la rareté, la pauvreté, l’exil parfois. Au Nord, les ports se vident, les pêcheurs désertent le secteur. L’équation est faussée : la spirale productiviste se déconnecte peu à  peu du rythme de renouvellement des ressources… Il devient impératif d’amorcer une autre dynamique. Dans ce film, nord et sud sont réunis autour d’un même constat, et si le raisonnement devient commun à  tous, les images restent humaines et belles, c’est la vie et l’espoir qui palpitent sous l’oeil du réalisateur.

Quant à  « Attention Hypothermie », nous avons aimé… beaucoup et vous donnons rendez-vous dans le prochain numéro de L’encre de mer.

Pour voir le site du festival :
Pêcheurs du monde

Photos du festival prises par Sophie Hourdin-Marty : (cliquer sur la photo)

Festival 2010
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En avant-première du Festival « pêcheurs du monde » à  Lorient

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Thon rouge: l’UE penche en faveur d’une interdiction de la pêche industrielle au thon rouge

Les pays de l’Union européenne sont proches d’un accord visant à  demander l’interdiction de la pêche industrielle au thon rouge au niveau international pour protéger cette espèce très appréciée des Japonais pour les sushis, a indiqué vendredi soir une source diplomatique.

« Une très, très grande majorité des Etats membres de l’UE sont en faveur » d’une telle solution, qui permettrait à  la pêche dite artisanale de se poursuivre, a indiqué cette source, à  l’issue d’une réunion sur le sujet des représentants des 27 pays de l’UE à  Bruxelles.

Cette interdiction ne serait pas immédiate. Elle interviendrait au plus tôt fin 2010 et au plus tard « d’ici à  mai 2011 », a précisé cette source diplomatique. Le principe de compensations financières pour les pêcheurs affectés a été également acté.

Les pays européens cherchent à  adopter une position commune en vue de la prochaine réunion à  Doha du 13 au 25 mars de la CITES, l’organisation de 175 membres affiliée à  l’ONU chargée de la protection des espèces en danger. La question d’une interdiction au niveau mondial y sera posée.

Une nouvelle réunion des représentants des pays de l’UE est prévue mercredi à  Bruxelles pour finaliser leur position.

Concrètement, il s’agirait de demander l’interdiction du commerce international du thon rouge.

Pour les pays européens, cela reviendrait à  interdire la pêche industrielle de cette espèce en danger, réalisée par les thoniers senneurs, de grands navires utilisant des filets tournants. En France, ils réalisent à  eux seuls 85% de la pêche au thon rouge.

La pêche artisanale, réalisée à  la palangre ou à  la canne notamment, pourrait continuer dans des zones bien délimitées.

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