Reportage audio : Ecloserie Embiez – RADIO ETHIC
Inaugurée le 13 juin 2009, l’écloserie de l’Institut océanographique Paul Ricard porte surl’oursin comestible Paracentrolus lividus et sur deux espèces d’hippocampes menacées d’extinction en Méditerranée (Hippocampus hippocampus et Hippocampus gullatus) en lien avec la régression des herbiers de Posidonie.
Trois ans après, « les premiers essais (…) permettent d’envisager la mise au point d’un protocole d’élevage extensif de l’hippocampe« , indique Philippe Aublanc, le responsable de l’écloserie expérimentale, dans la lettre d’information 2012 de l’Institut.
Première étape, l’enrichissement, en bassin, du milieu marin naturel, afin que les alevins trouvent, dès leur sortie du ventre paternel, leur substance nutritive. Cela suppose la culture de microalgues pour nourrir le zooplancton – rotifères et copépodes, puis Artemisia salina. « Deux jours avant qu’il n’expulse les petits, un mâle en état d’incubation est alors placé dans le bac, à l’intérieur d’une petite cage à mailles suffisamment larges pour laisser passer les alevins qui mesurent 12 millimètres. Cette méthode évite toute manipulation des nouveau-nés qui disposent rapidement d’une nourriture abondante et variée. »
Les alevins se maintiennent dans le courant d’eau créé par le bullage et occupent leur temps à chasser les proies vivantes. Leur croissance est très rapide : l’augmentation moyenne de taille est de 6% par jour.
« Après une semaine à dix jours, il faut compléter l’alimentation en rotifères par un apport quotidien en larves (nauplii) d’Artémia, ces dernières trouvant suffisamment d’algues dans le bac pour se nourrir. Les Artémias non consommées grandissent, constituant des proies de différentes tailles pour les alevins d’hippocampe. »
Le but scientifique de l’écloserie « est l’étude de la biologie et du comportement de certaines espèces afin d’en maîtriser les techniques d’élevage. C’est le cas de l’hippocampe qui est sérieusement menacé de disparition un peu partout dans l’océan mondial. Chaque année, plus de vingt-cinq millions d’hippocampes sont vendus morts ou vifs pour la médecine traditionnelle asiatique, l’aquariologie et le commerce touristique.«
Son but économique, concernent l’oursin, est de « compenser la diminution constante des populations d’espèces à haute valeur marchande. A terme, la pêche locale aux petits métiers en sera la première bénéficiaire » (extrait de la lettre de l’Institut de juillet 2009)
Aoà’t, 2011, une équipe de France 3 Marseille filme les hippocampes d’un mois.