Sanary-sur-mer : Un début d’année en eaux troubles au chantier naval

… l’ambiance n’est pas à  la fête en ce début d’année au chantier naval des Baux, privé de l’utilisation de sa cale de halage depuis le 1er janvier. Par un courrier recommandé posté le 28 décembre, la ville lui a en effet notifié la résolution du contrat de sous-traité d’exploitation, signé il y a plus de trente ans (et prévu jusqu’en 2018), concernant  trois appontements du port de plaisance mais aussi la cale de halage…

« C’est très préjudiciable à  notre activité, surtout en ce moment où nous travaillons pour un gros client ‘, déplore Emmanuel Serra, directeur technique du chantier, chargé de la concession…

Le problème devrait être résolu dans les jours à  venir, avec la délivrance d’une autorisation d’occupation temporaire. « Cette AOT permet la poursuite de l’activité en attendant une nouvelle concession’, explique le maire Ferdinand Bernhard.

Emmanuel Serra s’inquiète également du sort des plaisanciers des pontons 6 à  8, « sans droit ni titre ‘ aujourd’hui selon lui…

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Le Chantier Naval des Baux : un demi-siècle de savoir-faire en charpenterie marine

Le Chantier Naval des Baux a été créé en 1950 sur le port de Sanary-sur-Mer, au pied de la falaise des “Baux“. A cet endroit furent construit d’abord des bateaux traditionnels en bois, en particulier pour la pêche, puis des séries de bateaux de plaisance et de servitude.

Il a élargi depuis ses activités vers les emménagements à  bord de grands navires, les applications dans le secteur industriel et la maintenance des bateaux de plaisance.

Grâce à  sa maîtrise directe de plusieurs spécialités, le Chantier Naval des Baux est en mesure de réaliser la refonte complète de yachts jusqu’à  30 mètres de long: coque, structure, ponts, charpentes, emménagements, peinture, mécanique, électricité, équipements et gréements.

Cf. Portail indépendant d’information sur la ville de Sanary-sur-Mer

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Oursins : comment les distinguer ?

Photo Joseph Marando

L’oursin fait partie des échinodermes (littéralement peau de hérisson) au même titre que les étoiles de mer et les concombres de mer (holothuries). Son corps est globuleux, plus ou moins aplati sur la face buccale, et recouvert de piquants mobiles. Il a un squelette calcaire formé de plaques soudées et un appareil masticateur appelé : «Lanterne d’Aristote’. A l’intérieur, il y 5 cavités remplies du corail, ce sont les glandes génitales de couleur jaune doré chez le mâle et rouge lumineux chez la femelle.

– L’espèce comestible est de coloration violette, vert-brunâtre ou marron foncé.

– L’oursin noir (Arbacia aequituberculata) s’en diffère par sa couleur, ses piquants plus longs et sa circonférence buccale molle 2 fois plus grande.

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Baudroies : comment les distinguer ?

Le corps très aplati, le dos brunâtre, une tête monstrueuse à  l’éclat du jour, une peau flasque et visqueuse, pas d’écailles mais des lambeaux de peaux battant les flancs et la mâchoire inférieure débordante… Telles des algues en mouvement dans les profondeurs obscures : ce poisson est sans conteste le roi du camouflage ! Il a, sur la tête, un filament pêcheur avec un lambeau de peau servant de leurre pour attirer les proies. (Taille max : 2 m. Prof. : 10/1000 m)

Baudroie commune (Lophius piscatorius) : La membrane viscérale est de couleur claire, la peau aussi et la 2ème nageoire dorsale comporte 11 à  13 rayons.
Baudroie rousse (lophius budegassa) : la membrane viscérale est noire, la peau est moins claire et plus marbrée de noire et il y a 8 à  10 rayons à  la 2ème nageoire dorsale.

Cf. Patrick Louisy Guide d’identification des poissons marins. Europe et Méditerranée. Ulmer 2005.

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Lisbonne: une occasion manquée

Le nouveau traité européen qui est signé le 13 décembre à  Lisbonne par les chefs d’Etat et de gouvernement des 27 pays membres de l’Union européenne est une occasion manquée : les enjeux environnementaux ont été passés sous silence et aucune des réformes institutionnelles proposées ne permettra de mieux prévenir les crises majeures qui s’annoncent et que confirment, rapport après rapport, les experts.

Expert en politiques publiques de l’environnement, notamment au niveau européen, Vincent Jacques le Seigneur a été successivement journaliste dans la presse écrite, conseiller au cabinet de la ministre de l’Aménagement du territoire et de l’environnement et enfin directeur général de l’Institut français de l’environnement (IFEN). Il est aujourd’hui secrétaire général de l’Institut national de l’énergie solaire (Ines). Il est par ailleurs maître de conférence à  Sciences-Po Paris et Lille depuis plusieurs années.

Ce traité, qui certes réforme les traités antérieurs pour rendre l’Europe plus gouvernable, est le premier à  avoir été négocié depuis que l’Union s’est élargie, en 2004 et 2007, aux pays d’Europe centrale, aux pays Baltes, à  Malte et à  Chypre. C’est aussi le premier qui sera mis en oeuvre alors que tous les indicateurs virent au rouge : changement climatique, impact sanitaire et environnemental des pesticides, chute drastique de la biodiversité, croissance de la désertification, déforestation

Car force est de constater que ce texte n’apporte pas de modification majeure aux objectifs, à  la définition, à  l’élaboration ou au mode de fonctionnement de l’Union en matière de développement durable en général et de protection de l’environnement en particulier. Il reprend, pour l’essentiel, les dispositions établies précédemment. Le développement durable fut introduit par le Traité de Maastricht, il y a 15 ans, et les décisions en matière d’environnement sont déjà  soumises à  une procédure de codécision avec le Parlement et au vote à  la majorité qualifiée. A l’exception de certains domaines -la fiscalité ou l’aménagement du territoire – pour lesquels le maintien du vote à  l’unanimité risque au contraire de limiter singulièrement l’action de l’Union européenne qui entend pourtant faire de la lutte contre le changement climatique et de la prévention des inondations ses priorités.

Sur ces enjeux environnementaux, on attendait un sursaut de l’Europe. On espérait que comme pour la pêche et la conservation des ressources biologiques de la mer, l’Europe s’attribue une compétence exclusive en la matière. Il n’en est rien. L’article 3 est clair : « Toute compétence non attribuée à  l’Union dans les traités appartient aux Etats membres ‘. C’est le sacro-saint principe de subsidiarité qui entrave l’action de l’Europe depuis plus de 30 ans dans le domaine de l’environnement.

Le traité de Lisbonne ne laisse pas même le loisir de s’organiser à  quelques-uns. Les coopérations dites « renforcées ‘, instituées dans les traités précédents, et qui permettraient aux pays les plus volontaires de prendre des initiatives en matière de protection de l’environnement sont soumises à  des règles draconiennes : il faut qu’au moins 9 Etats-membres y participent -l’équivalent de la règle de l’unanimité du temps de l’Europe des Neuf, en 1973- et il revient au Conseil, statuant à  l’unanimité, de l’autoriser. Le couple franco-allemand seul, ou même les six pays fondateurs de l’Europe, ne pourraient dans ce cadre décider d’une coopération renforcée.

Enfin, la participation des citoyens européens, qui sont concernés au premier chef par les enjeux environnementaux, n’est pas davantage assurée. Certes, le droit de pétition existe mais il requiert un million de signatures et il ne s’agit que d’une invitation à  agir et non d’une injonction qui serait faite à  la Commission de prendre telle ou telle initiative.

Le traité adopté à  Lisbonne n’est pas une surprise. Les dés étaient pipés d’avance puisque le nouveau texte n’a pas vocation à  remplacer les traités précédents. Et seuls des amendements aux traités existants sont aujourd’hui approuvés. Cela signifie que les politiques de l’Union restent inchangées. A une exception près, et non des moindres : l’énergie, qui acquiert là  une place inédite avec l’article 176 qui donne mission à  l’Europe de « promouvoir l’efficacité énergétique et les économies d’énergie ainsi que le développement des énergies nouvelles et renouvelables .’ Ainsi, 50 ans après le traité de Rome, mais aussi après le Traité instituant la Communauté européenne de l’énergie atomique (Euratom) et celui instituant la Communauté européenne du charbon et de l’acier (Ceca), les Etats membres semblent prêts de nouveau à  renoncer, dans un domaine certes limité, à  une part de leur souveraineté en faveur de la Communauté.

Dommage que l’on n’ait pas saisi cette occasion pour les autres domaines de l’environnement alors même que le traité adopté aujourd’hui n’entrera en vigueur que le 31 octobre 2014. C’est à  se demander quel âge auront nos enfants lorsqu’ils verront enfin l’Europe prendre son avenir en main.

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Etang de Berre : un étang en convalescence

« L’eau est propre, claire, les poissons et coquillages commencent à  revenir » constate Jean-Claude Bourgault.

Il y a 20 ans, le pêcheur et ses collègues ont monté une coordination pour sauver un étang exsangue, sous le coup de la pollution industrielle et des rejets d’eau douce de la centrale EDF…

600 pêcheurs dans les années 70, 15 en 1984…

Voie juridique : en 2004, l’Etat français a été condamné par l’Europe et EDF a dà’ réduire les rejets… La construction des stations d’épuration et la mise aux normes des systèmes d’assainissement des communes a également permis d’améliorer la situation…

Il faudrait encore enlever les algues qui prolifèrent dans un milieu encore trop riche…

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Ces « petits » qui ne se résignent pas à  mourir

Jean-Claude se revendique des « petits ‘, de ces artisans qui font la majorité des pêcheurs en Méditerranée. ..

Dans une des cabanes qui jouxtent la plage de Champigny, perdue derrière les roseaux à  quelques kilomètres de Berre, il est venu voir Aline, la jeune femme qu’il a formée au métier et qui arme désormais l’Orchidée, un beau bébé en alu amarré à  Port-de-Bouc, et déjà  à  la pointe du progrès. « Notre moteur consomme peu et le bateau est conçu pour fonctionner à  la voile. Comme ça, quand on part l’après-midi au large ou qu’on revient le matin, on peut utiliser les brises marines ‘, explique Jean-Claude. Et le navire est aussi équipé de panneaux photovoltaïques.

« Les 3 ou 4 000 litres consommés chaque jour par les chaluts, nous c’est ce que nous consommons par an. ‘ S’il n’est pas contre un point de TVA pour alimenter une caisse compensatoire, pas la peine pour ce passionné d’aller bloquer les dépôts de Fos …

Fort des 80 bateaux de la coordination des pêcheurs de l’Etang de Berre qu’il a présidé, le retraité qui ne sera sans doute jamais rangé des voitures, attaque la Commission Européenne. En décembre dernier, l’institution a interdit certains des filets comme la thonaille, soupçonnée de prendre dans ses mailles d’autres espèces comme le dauphin… «Nous avons travaillé avec le Centre océanologique de Marseille qui a pondu un rapport de 400 pages d’où il ressort que nos filets sont sélectifs à  98%, qu’avec la mise en place des pingers, des appareils acoustiques pour faire fuir les dauphins, nous avons réduit nos prises accidentelles de 80% ‘, résume-t-il.

Et comme si cela ne suffisait pas l’ICCAT (Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique) a décidé d’augmenter le poids minimum des prises à  30kg. « Je ne sais pas comment on va faire, des gros poissons, ici ça n’existe pas, il faut aller plus au sud ‘, affirme Jean-Claude… « La France, c’est le bronze-culs de l’Europe alors qu’en Espagne ou en Adriatique, les pêcheurs ont obtenu des dérogations ‘, s’énerve-t-il.

Avec leurs 300 tonnes annuelles sur un quota d’environ 5 500 tonnes allouées à  la France, les thonailleurs s’estiment bien loin de cette image de pillards des mers et se veulent pilier de la vie économique locale. «Entre 300 et 400 personnes vivent ici de la pêche sans compter les emplois induits comme les marchands de bateau, les poissonniers, les mareyeurs ‘

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Etang de Thau: le ramassage et la pêche de certains coquillages interdits

Le ramassage et la pêche des moules et des coquillages fouisseurs (coque, palourde) de l’étang de Thau ont été interdits vendredi par le préfet de l’Hérault, en raison d’une toxicité résultant de la présence d’une micro-algue, l’Alexandrium (Alexandrium tamarense/catenella, l’une des 2 espèces toxiques d’Alexandrium, l’autre étant Alexandrium minutum). L’arrêté du préfet restreint en outre la mise sur le marché des coquillages ramassés avant la publication de l’arrêté.

Les huîtres de l’étang ne sont pas concernées.

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Tortue marine : Une tortue marine équipée d’une balise Argos relâchée en Méditerranée

Une tortue marine équipée d’une balise Argos relâchée en Méditerranée
LE-GRAU-DU-ROI (AFP) – 20/10/2007 14h43


Jean-Marc Groul, membre du CESTMed, remet à  la mer, le 20 octobre 2007 au Grau du Roi, une tortue protégée pêchée par accident

Une tortue marine protégée qui avait été pêchée accidentellement par un chalutier à  la fin de l’été a été relâchée samedi au Grau-du-Roi (Gard), équipée d’une balise Argos pour révéler sa route en mer, a-t-on appris auprès du CESTMed (Centre d’études et de sauvegarde des tortues marines en Méditerranée).

Cette association prévoit de relâcher le 27 octobre à  Marseille, également équipée de sa balise satellitaire, une deuxième tortue marine de 35 kg qui avait été trouvée échouée sur la plage du Jaï de l’étang de Berre.

La tortue caouanne relâchée samedi a été baptisée « Ovalie » en référence à  la coupe du monde de rugby qui s’achève samedi et celle qui reprendra la mer dans une semaine a reçu le nom de « Laura », choisi par des écoliers qui participent aux programmes du CESTMed. Ce sont les 3e et 4e tortues marines protégées à  être relâchées avec une balise Argos après « Isis » en 2005 et « Lily » en 2006.

Ces tortues ont auparavant été soignées dans le centre de soins des tortues marines mis à  disposition du CESTMed par le Seaquarium, l’aquarium public du Grau-du-Roi. La pose des balises, financée l’une par le Conseil régional Languedoc-Roussillon et l’autre par un sponsor privé, permettra de suivre leur route quotidiennement sur le site internet www.cestmed.org.

Les tortues marines sont très fréquentes dans le Golfe du Lion du mois d’avril au mois d’octobre mais reste à  savoir où elles vont durant l’hiver, d’où elles viennent et à  quelles populations elles appartiennent précisément.

« Isis » et « Lily » étaient parties toutes deux vers le Sud-Est, la première a pu être suivie durant dix mois mais la trace de la seconde a été perdue au bout de trois mois seulement, a raconté à  l’AFP le directeur du Seaquarium Jean-Marc Groul, membre du CESTMed.

« +Isis+ a fait un magnifique voyage de 5.000 km en dix mois, jusqu’à  une plage de Grèce en passant par la Corse, la Sardaigne et la Croatie », dit-il, soulignant les dangers –notamment les filets de pêcheurs– qui guettent une tortue sur sa route longeant un littoral de plus en plus peuplé.

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Gestion des pêches en fonction de leur contribution aux développements régionaux et sur la base des cohérences territoriales

La transférabilité de droits de pêche, conçus en termes de QIT, dans un contexte de raréfaction des stocks et des zones de pêche, n’a pour objet que de permettre l’expansion de flottes industrielles et la concentration de capitaux par des groupes d’armement au détriment de flottilles artisanales.

Les droits de pêche, conçus à  partir de quotas individuels, sont des outils de gestion conçus pour des pêches industrielles fondées sur des logiques de quantité.

Ressource halieutique : une attention extrême doit être portée à  cette richesse inégalable, renouvelable, facilement accessible et source d’alimentation pour l’humanité mais dont les conditions de reproduction restent fragiles dans un milieu non maîtrisé.

Il en résulte que la pêche industrielle  » et l’élevage d’espèces carnivores qui en dépend  » doivent rester résiduels, tributaires de quelques espèces pléthoriques et focalisés sur des zones qui ne remettent pas en cause les pêcheries artisanales.

Les secteurs liés aux ressources halieutiques ne peuvent être considérés comme des secteurs productifs dans lesquels les produits sont « élaborés ‘ par les hommes. En conséquence, ces secteurs ne peuvent être gérés à  partir de la demande, sans une réelle conscience de l’impact des formes d’exploitation sur l’environnement et sur les hommes qui en dépendent.

Les communautés de pêcheurs artisans, en se référant à  une logique économique d’adaptabilité aux composantes (biologiques, environnementales, sociales, commerciales), permettent une action « mesurée ‘ sur l’environnement. Par ailleurs, elles représentent bien plus qu’un prélèvement quantitatif sur des stocks d’espèces marines. Elles sont un maillon essentiel d’un développement régional au sein de l’Europe :

– par la qualité des apports,
– par le dynamisme littoral et leur présence sécuritaire sur l’eau
– par leur rôle de protection et de réhabilitation des zones maritimes
– par leur fonction d’alerte sur les incidences en mer
– par leur coopération avec les scientifiques pour la connaissance et la protection du milieu marin (aires marines protégées, plans de gestion, suivi d’espèces)
– par leur implication dans les organismes de gestion portuaire, littorale, environnementale ou halieutique (commissions portuaires, commissions nautiques locales, sites natura 2000)

Gestion des pêches : En lieu et place d’une gestion des pêches globalisante (par stock, par technique ou par flottille) conçue dans le cadre d’une politique productiviste et dans un contexte ultra-libéral (liberté des investissements technologiques, concentration des capitaux, forte mobilité des flottilles), les pêches doivent être gérées en fonction de leur contribution aux développements régionaux et sur la base des cohérences territoriales. Cela suppose d’appréhender la diversité et la complémentarité des techniques des pêcheurs artisans en fonction des composantes régionales (marchés, espèces, territoires, infrastructures, organisations sociales et professionnelles)

Aujourd’hui, les pêches artisanales prennent de plein fouet la gestion conçue pour les pêches industrielles (quotas, interdictions et réglementations par métier ou par technique, peu de limitation à  l’investissement technologique, à  la concentration des capitaux, à  la mobilité des flottilles et à  leur délocalisation), ce qui conduit à  brève échéance à  leur disparition.

Exemples :

– En Méditerranée française, les organisations professionnelles de la pêche dépensent une énergie et un temps démesurés par rapport à  leurs moyens pour défendre chaque métier (thonaille, ganguy, senne de plage, filet combiné, le verveux, etc.) alors que la diversité et la complémentarité des techniques sont les fondements même de cette gestion territoriale des pêches par les Prud’homies. Au contraire, le report sur d’autres techniques ou d’autres ressources de métiers interdits par l’UE pourrait avoir un effet désastreux sur l’équilibre des pêcheries que ce soit au niveau des ressources, des zones ou des marchés.

Dans le même temps, peu de crédits ou de moyens sont accordées pour permettre aux communautés de pêcheurs artisans de préserver leur rayon d’action dans un contexte de croissance exponentielle de la pêche de loisirs, de la plongée et du nautisme, d’affiner leur gestion territoriale de la pêche, et de jouer pleinement leur rôle de gestion littorale et environnementale.

– Dans le Finistère, la diversité et la complémentarité des métiers sont également les fondements de cette pêche régionale. Les apports des navires hauturiers garantissent le fonctionnement des infrastructures (criées, mareyage) également nécessaires à  la pêche côtière dans une zone littorale peu peuplée (pas de marché local). La pêche hauturière est fragilisée par l’impact sur la ressource des récentes innovations technologiques et par le rachat des navires par des groupes d’armement dont la logique économique n’est pas « territorialisée ‘. Les bolincheurs sont mis en difficulté depuis l’interdiction de la pêche de l’anchois (1/3 de leur chiffre d’affaire) : une mesure injustifiée dans cette zone puisque l’espèce y est abondante, mature et à  la fin de son cycle de vie. Ne pas la pêcher équivaut à  la laisser mourir

Organisations professionnelles : Gérer la pêche à  partir de son implication dans le développement régional et de sa cohérence territoriale est une dynamique qui devrait fédérer l’ensemble des secteurs économiques, en coopération avec les environnementalistes, les scientifiques et avec l’appui politique et financier des collectivités territoriales.

Les organisations professionnelles de la pêche, en pleine restructuration, doivent être conçues sur la base d’une représentation territoriale, et non plus à  partir des lobbies de la pêche industrielle, ou des grands métiers en Méditerranée.

Mà’ par le dynamisme du développement régional, le fonctionnement des organisations professionnelles doit être défini au cas par cas :

– représentation des différents métiers lorsque l’articulation terre-mer repose sur la diversité et la complémentarité des techniques,
– concertation avec les représentants professionnels de la transformation et de la commercialisation en fonction du contexte,
– implication circonstanciée dans la gestion littorale,
– découpage géographique et rationalisation des tâches en fonction de la répartition des pêcheurs sur le littoral

Aux politiques qui favorisent implicitement les unités les plus modernes et les groupes les plus puissants, ces organisations professionnelles chercheront à  définir collectivement les règles de compétition les plus adaptées pour permettre aux communautés de pêcheurs de valoriser et produire les ressources régionales tout en préservant leur environnement et leur qualité de vie.

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