Reportage audio : Pêcheur lorientais
S’il s’excuse de ne pas être « cultivé » et a préféré garder l’anonymat, ce marin-pêcheur lorientais n’en n’est pas moins une page de bibliothèque vivante, de cette époque où l’emblématique armement de pêche industrielle Jégo-Quéré armait jusqu’à quinze chalutiers industriels en mer d’Ecosse : il a notamment embarqué sur le chalutier le Ludovic Quéré, avant d’opter pour la pêche côtière à son propre compte, vie de famille oblige ! Ce marin lorientais aura alors deux chaluts, les « Pousse au loin ». Mousse à l’âge de treize ans et demi « avec les bottes et le ciré des anciens », ce marin pêcheur natif de Gavres a ainsi connu l’époque florissante de la langoustine, la « demoiselle du Guilvinec », et la vente au « pan coupé » selon l’expression calquée sur la forme du quai de Lorient, où les pêcheurs vendaient « à l’entente », le produit de leur pêche : « mais c’est moi qui fixait le prix ! » Parmi les corvées qui incombaient au mousse – dont l’appellation vient de la lessive qui mousse quand il frotte le pont – la fabrication de la rogue, l’appât pour la pêche à la sardine, à base d’œufs de morue. Sa variante, à base d’œufs de maquereaux, laisse encore quelques souvenirs tenaces ! Alors, la sardine se pêchait à la bolinche, et se vendait « au mille », soit deux cents sardines par caisse. Continuer la lecture