Pas d’exemption d’écotaxe pour la Bretagne: les pêcheurs bretons protestent

Le président du Comité régional des pêches et des élevages marins de Bretagne, André Le Berre, a demandé au gouvernement de revenir sur sa décision de ne pas exempter la région d’une nouvelle taxe kilométrique issue du Grenelle de l’environnement.

Déjà  contestée par d’autres responsables économiques bretons, cette écotaxe doit s’appliquer à  partir de 2011 sur les poids lourds à  partir de 3,5 T sur le réseau national non-payant. La Bretagne sera particulièrement touchée par cette écotaxe, puisque l’ensemble de son réseau est non-payant.

« Il est certain qu’une application aveugle de cette mesure à  l’ensemble du territoire provoquera des inégalités criantes (…) Ce ne seront pas ceux qui paieront le plus qui bénéficieront en priorité du produit de cette nouvelle taxe », dénonce André Le Berre, dans une lettre adressée au ministre de l’Ecologie Jean-Louis Borloo.

La filière pêche est « dépendante du transport nécessairement rapide de sa production vers les lieux de consommation » et fait « déjà  l’objet d’une écotaxe depuis un an », ajoute-t-il.

De leur côté, les organisations de producteurs, Pêcheurs de la Manche et Atlantique (PMA), et Organisation des Pêcheries de l’Ouest Bretagne (OPOB) ainsi que la coopérative Ar Mor Glaz, représentant 850 entreprises de pêche sur le littoral Grand Ouest, ont également protesté contre l’écotaxe.

L’écotaxe « porterait un nouveau coup, sans doute fatal, à  l’activité de notre région après l’explosion des coà’ts d’exploitation due au prix du gasoil au premier semestre 2008 », soulignent ces organisations dans un communiqué commun.

Le gouvernement estime que la Bretagne ne peut bénéficier d’exemption, malgré sa position géographique périphérique, invoquant notamment la réglementation européenne.

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Les grands singes et le thon rouge, espèces les plus menacées

Les grands singes et le thon rouge sont les plus menacées des espèces touchées par la perte de biodiversité, a mis en garde lundi à  Francfort un expert de l’organisation écologique WWF.

« La plus grande perte de biodiversité depuis la disparition des dinosaures se poursuit », a déclaré l’expert de WWF en la matière, Volker Homes. L’hécatombe dans le monde animal et végétal continue « avec la même intensité et la même implacable rapidité », a-t-il dénoncé.

Les grands singes comme les gorilles, orangs-outans, bonobos et chimpanzés pourraient bientôt disparaître de la surface terrestre et sont du moins « fortement menacés », selon WWF.

Le thon rouge est en première ligne des espèces en voie de disparition, avec un effondrement de 90% des réserves mondiales, a ajoute M. Homes.

En 2008, les grenouilles et les amphibiens ont fait leur apparition sur la liste rouge, avec un tiers d’entre eux menacés d’extinction au niveau mondial.

Le lynx ibérique également, selon l’organisation. Il n’en reste plus que 150 dans la Sierra Moreno et dans les environs de Tolède (près de Madrid). Les routes et les pipe-lines empiètent sur son habitat.

Néanmoins, souligne WWF, d’autres espèces se portent mieux comme la baleine à  bosse, dont les réserves sont « à  peu près stables » depuis la fin de la chasse il y a quarante ans. Chez les éléphants africains également le nombre est en hausse dans le sud et l’est de l’Afrique. En revanche, en Afrique centrale, le braconnage a augmenté.

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Lettre au Ministre canadien des pêches par les représentants des pêcheurs artisans concernant la mévente des produits de la pêche exportés dans un contexte de crise économique mondiale

Le 15 décembre 2008

L’honorable Gail Shea
Ministre des Pêches et des Océans

Madame la Ministre,

Nous sentons le besoin pressant de nous adresser à  vous aujourd’hui au nom de la vingtaine de milliers de petites entreprises de pêche commerciale qui forment l’assise de l’économie des collectivités côtières au Canada. Nos flottilles de pêcheurs-propriétaires génèrent 50 000 emplois directs dans la pêche et soutiennent autant d’emplois indirects dans la construction de bateaux, la fourniture d’engins et de matériel de pêche, la transformation, le transport et l’exportation. Le secteur des pêcheurs-propriétaires est le plus gros employeur privé des régions côtières du Canada et, dans la plupart de nos communautés côtières, la pêche n’est rien de moins qu’un mode de vie.

Notre industrie est axée sur l’exportation. Quinze ans d’efforts concertés nous ont permis de hisser le Canada au rang de chef de file mondial de l’exportation de produits de pêches de grande qualité issus de la pêche durable. Notre industrie s’est aussi tournée vers l’avenir en s’impliquant dans le processus du Renouvellement des pêches et de l’initiative connue sous le nom de la Mer à  l’Assiette. Mais nos investissements considérables dans l’avenir de notre industrie sont maintenant menacés par la crise économique mondiale.

Ce qui se passe présentement du côté du homard est alarmant. Une baisse considérable dans la demande américaine au cours des dernières semaines a fait chuter les prix à  quai de 35 p. cent par rapport à  l’an passé, bien en deçà  du seuil de rentabilité pour nos entreprises. La situation est de mauvais augure, étant donné que le homard est le produit de la mer qui rapporte le plus au Canada sur le chapitre des exportations et celui qui débute le nouveau cycle. Si cette chute s’étend à  nos autres principaux produits (crabe, crevette, saumon) nos flottilles et communautés perdront des centaines de millions de dollars.

La récession internationale est en train de transformer en crise une situation déjà  précaire pour notre industrie. Depuis plusieurs années, nos flottilles sont prises dans le même étau coà’ts-prix que les entreprises manufacturières et les géants de l’automobile et de l’exploitation forestière du Canada. Cela fait déjà  plusieurs années que les pêcheurs se serrent la ceinture en imposant des sacrifices à  leur famille, en renonçant à  de nouveaux investissements et en grugeant dans les réserves qui devaient servir à  remplacer leurs biens et équipements. Cette stratégie ne plus peut être maintenue, surtout que maintenant l’horizon économique ne présente aucun espoir.

Jusqu’à  aujourd’hui le gouvernement n’a proposé que des mesures d’autorationalisation comme solution aux problèmes de viabilité qu’affrontent certaines de nos flottilles. Il y a des limites, toutefois, à  ce qu’on peut attendre de l’autorationalisation. Celle-ci ne peut régler les problèmes sous-jacents de notre industrie, ni les difficultés auxquelles nous ne pouvons rien et que la crise financière internationale vient aggraver.

Les effets du resserrement des marges de profit et de la crise financière sont cumulatifs et endémiques. Ils se font sentir dans toutes les flottilles et dans toutes les régions. à€ certains endroits, la situation est à  ce point critique que des flottilles toutes entières risquent de ne tirer aucun bénéfice net de leurs activités en 2009. Nous ne pensons pas que l’autorationalisation soit la réponse indiquée à  la crise que notre industrie traverse, pas plus qu’elle ne l’est aux crises qui frappent les secteurs manufacturier, forestier et automobile.

Une intervention stratégique s’impose pour résoudre les problèmes les plus inquiétants et régler de façon générale la question de la viabilité et du renouvellement de l’industrie.

Nous vous demandons donc avec insistance d’entreprendre dès maintenant avec notre industrie et les gouvernements provinciaux des consultations pré budgétaires régionales qui culmineront avec une table ronde pancanadienne visant à  établir un consensus sur une stratégie générale de renouvellement de notre industrie.

Au nombre des questions et des options que nous souhaiterions voir examiner figurent celles-ci :
• Des mesures destinées à  faciliter l’accès au capital et au crédit pour soutenir individuellement les entreprises et les transferts de permis;
• Le rétablissement et l’expansion des commissions provinciales de prêts;
• La création d’un fonds fédéral spécial pour aider à  financer les programmes de rationalisation des flottilles  » retrait de permis (en partenariat avec les organismes représentant les flottilles et les provinces) pour les régions et les flottilles les plus durement touchées;
• Un organisme national de promotion de la commercialisation des poissons et fruits de mer pour appuyer l’initiative de la Mer à  l’Assiette;
• Des programmes de retraite anticipée pour les travailleurs d’usine et les pêcheurs;
• L’examen et l’ajustement des droits et des autres frais de gestion;
• Un fonds de recherche et développement dans le domaine des pêches.
Nous ne saurions trop insister sur l’urgence d’agir.

Nos flottilles et nos organisations comptent sur votre leadership et sont prêtes à  vous aider par tous les moyens possibles à  faire avancer ces consultations pour forger un consensus sur les mesures qui s’imposent pour aider notre industrie à  traverser cette période difficile qui l’attend.

Veuillez agréer, Madame la Ministre, l’expression de nos sentiments les plus respectueux.

Brian Adams
President Areas 19 Crab Association SW Gulf of St Lawrence

Shelton Barlow
President, Prince County Fishermen’s Association

André Martin
Président, l’Union des Pêcheurs de Maritimes

O’Neil Cloutier
Vice-Président, Alliance des pêcheurs professionnels du Québec

Dave Crawford
President, Gulf Nova Scotia Bonafide Fishermen’s Association

Ken Drake
President, PEI Fishermen’s Association

Bill Duncan
Native Brotherhood of British Columbia

Irving Figg
President, United Fishermen and Allied Workers Union

Ronnie Heighton
President, Northumberland Fishermen’s Association

Roger Vienneau
Association des pêcheurs professionnels membres d’équipage

Jean Lanteigne
Directeur général, Fédération régionale acadienne des pêcheurs professionnels

Leonard LeBlanc
President, Gulf Nova Scotia Fishermen’s Coalition
Earle McCurdy
President, Fish Food and Allied Workers Union

Kathy Scarfo
President, Area G Trollers Association

Ashton Spinney
Chairman, LFA 34 Management Board

Cc: L’hon. James Michael (Jim) Flaherty, Ministre des Finances
L’honorable Peter McKay, Ministre de la défense nationale
L’honorable Gregory Francis Thompson, Ministre des anciens combattants
L’honorable Gary Lunn Ministre d’état (Sports)
L’honorable Keith Ashfield, Ministre d’Etat, APECA
L’honorable Denis Lebel, Ministre d’état (Agence de développement économique du Canada pour les régions du Québec)
Gerald Keddy, Député South Shore St Margaret’s
Grant Kerr, Député West Nova
Rodney Weston, Député Saint John
Sénateur Gerald Comeau
Randy Kamp, Secrétaire parlementaire du ministre des Pêches et des Océans

P.j.

Annexe

L’étau coà’ts-prix qui enserre l’industrie de la pêche

Notre industrie est une industrie d’exportation. Plus de 80 p. 100 de ce que nous produisons est exporté, ce qui place le Canada au sixième rang mondial parmi les grands exportateurs de poissons. Comme pour la plupart des autres secteurs d’exportation, les états-Unis sont notre plus gros client, suivi de l’Union européenne et du Japon. La santé de notre industrie est donc tributaire de celle de l’économie de pays développés.

La crise de liquidité qui frappe actuellement les marchés de capitaux de la planète montre bien à  quel point notre industrie est intégrée mondialement. L’effondrement des banques islandaises a tari soudainement le crédit disponible pour les transformateurs de poissons du Canada et créé beaucoup d’incertitude dans l’industrie. La situation pourrait devenir très sérieuse si, faute de financement, nos acheteurs réduisent leurs achats et la demande et les prix de nos produits chutent.

La crise financière vient s’ajouter à  un étau coà’ts-prix qui enserre notre industrie depuis plusieurs années.

En voici quelques exemples :

Les prix
• Nos produits étant exportés, les transactions se font en dollars américains. Du début de 2003 jusqu’à  la fin de 2007, l’appréciation constante du dollar canadien résultant de la force de nos exportations de pétrole a réduit de plus de 39 p. 100 la valeur obtenue lors de la conversion des dollars américains tirés de la vente de nos produits. Même si les taux de change se sont quelque peu améliorés au cours de la dernière année, nous n’avons récupéré que la moitié des pertes sur taux de change subies depuis 2003.
• Bien que la qualité de nos poissons et fruits de mer sauvages demeure insurpassée et que la disponibilité des produits sauvages à  l’échelle mondiale n’augmente pas, les prix que nous obtenons pour nos produits restent bas et ont même diminué dans certains cas en raison de la concurrence plus vive que nous livrent des aquiculteurs qui produisent à  faible coà’t dans des pays où la réglementation en matière d’environnement et les normes du travail sont déficientes. C’est le cas surtout pour deux de nos principaux produits : le saumon et la crevette. Nous avons réussi à  conserver notre part du marché de la crevette uniquement grâce à  l’efficience et au volume de notre production ainsi qu’à  l’abondance de nos stocks.

Coà’ts
• Malgré la baisse des derniers mois, les coà’ts de carburant pendant la saison de pêche 2008 ont été supérieurs en moyenne de 60 p. 100 à  ce qu’ils étaient l’an dernier, réduisant sérieusement la marge de profit de toutes nos entreprises.
• Les coà’ts associés aux mesures de gestion (observateurs en mer, enregistrement vidéo et visionnement, vérification à  quai, tenue de registres), aux droits de permis, à  l’équipement de sécurité et à  la formation sont autant de frais supplémentaires que nos entreprises doivent assumer parce que notre cadre réglementaire est rigoureux et exigeant. Ces coà’ts ont toujours été excessifs. Ils sont maintenant devenus insupportables.
• Les mesures de conservation, qui pour bon nombre ont été adoptées volontairement par nos flottilles, viennent aussi augmenter les coà’ts à  court terme en diminuant les revenus et débarquement. Ce n’est qu’à  long terme que nous pourrons voir les retombées positives de ces efforts. Certaines de nos flottilles ont à  payer les frais associés à  la certification écologique et au maintien des licences qui en découlent, dans l’unique but de conserver leurs parts de marché actuelles, sans savoir si elles vont obtenir des prix plus intéressants.

Autres questions
• Les membres d’équipage vieillissent, la moyenne d’âge dépassant largement les 40 ans, ce qui montre bien qu’il n’y a pas de jeunes qui entrent dans le secteur de la pêche et nous fait nous demander qui pêchera dans l’avenir. Faute d’équipages expérimentés disponibles, le tiers de la flottille de pêche du hareng de la Gaspésie a passé la dernière saison amarré au quai, et beaucoup de ports de la Colombie-Britannique ont vu la moitié de leur flottille rester à  quai en 2008.

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Letter to the canadian minister of fisheries by the artisanal fishermen’s organisations

December 15, 2008

Honourable Gail Shea
Minister of Fisheries

Dear Minister:

We are writing to you with a sense of urgency on behalf of the more than twenty thousand small, independent commercial fishing enterprises that are the backbone of Canada’s coastal economy. Our owner-operator fleets provide 50,000 direct fishing jobs and sustain equal numbers in boat building, gear and equipment supply, processing, transportation and exporting. The owner-operator fishery is coastal Canada’s biggest private sector employer and, in most fishing communities, a way of life.

Ours is an export industry and over the last 15 years, through our concerted efforts, Canada has become a world leader in the export of high quality, sustainably harvested fisheries products. As an industry, we have also become much more forward looking as a result of the Fisheries Renewal process and the Ocean to Plate initiative. The considerable investments we have been making in our industry’s future, however, are now threatened by the global economic recession.

A disturbing bellwether is what is happening to lobster. Because of dropping US demand dockside price for lobster has fallen 35 percent a year ago; well below minimal returns on investment. The impacts of this are ominous given that lobster is our country’s most valuable seafood export and the first product to hit markets in the new cycle. If this price drop extends to our other major products (crab, salmon, shrimp) our fleets and communities will be losing hundreds of millions of dollars.

Already the global recession is turning a bad situation for our industry into a crisis. For the last several years our fleets have been caught in the same cost/price squeeze as our country’s manufacturers and the giants of the automotive and forestry industries.

For several years now fishermen have been tightening their belts, reducing family spending, forgoing new investment and drawing down the capital that should be set aside to replace depreciating assets. This strategy can’t be sustained any longer especially if the economic horizon offers no hope.

To date the Department has proposed that fleets deal with their overall viability through self-rationalization schemes. There are limits to what we can expect from self-rationalization. It will not deal with the underlying industry viability issues nor solve problems that are beyond our control and being compounded by the international financial crisis.

The effects of the cost-price squeeze and the financial crisis are cumulative and endemic. They affect all our fleets and all regions. In some areas the situation has reached a breaking point and entire fleets may not see any net benefits from their operations in 2009. We do not believe that self-rationalization is the appropriate response to the crisis our industry faces; just as it is not the appropriate response to the crises facing the manufacturing, forestry and automotive sectors.

A strategic intervention is required to deal with the most problematic areas and to address industry viability and renewal across the board.

We would therefore urge you to launch an immediate series of pre-budget regional consultations with industry organizations and provincial governments culminating in a national Round Table to build consensus around a comprehensive renewal strategy to restore viability to our industry.

Among the issues and options we would like to see examined are:
• Measures to ease access to capital and credit to support individual enterprises and licence transfers;
• The reactivation and expansion of provincial loan boards;
• The establishment of a special federal fisheries fund to help finance fleet rationalization programs i.e. licence retirement (in partnership with fleet organizations and provinces) for those fleets and areas in serious difficulty;
• A national agency to promote seafood marketing and support Ocean to Plate initiatives;
• Early retirement programs for plant workers and harvesters;
• Reductions in the burden of fees and other fish management costs;
• Fisheries research and development funds.
We cannot over emphasise the urgent need for action.
Our fleets and organizations are looking to your leadership and are prepared to assist you in any way possible to move these consultations forward and achieve consensus on the measures needed to help our industry through these difficult times ahead.

Sincerely,

Brian Adams
President Area 19 Crab Association SW Gulf of Saint Lawrence

Shelton Barlow
President, Prince County Fishermen’s Association PEI

André Martin
President, Maritime Fishermen’s Union

O’Neil Cloutier
Vice-Président, Alliance des pêcheurs professionnels du Québec

Dave Crawford
President, Gulf Nova Scotia Bonafide Fishermen’s Association

Ken Drake
President, PEI Fishermen’s Association

Bill Duncan
Native Brotherhood of British Columbia

Irving Figg
President, United Fishermen and Allied Workers Union

Ronnie Heighton
President, Northumberland Fishermen’s Association

Roger Vienneau
Association des pêcheurs professionnels membres d’équipage

Jean Lanteigne
Directeur général, Fédération régionale acadienne des pêcheurs professionnels

Leonard LeBlanc
President, Gulf Nova Scotia Fishermen’s Coalition

Earle McCurdy
President, Fish Food and Allied Workers Union

Kathy Scarfo
President, Area G Trollers

Ashton Spinney
Chairman, LFA 34 Management Board

Cc: The Hon. James Michael (Jim) Flaherty, Minister of Finance
The Honorable Peter McKay, Minister of National Defence
The Honourable Gregory Francis Thompson, Minister of Veterans Affairs
The Honourable Gary Lunn Minister of State (Sport)
The Honourable Denis Lebel, Minister of State (Economic Development Agency of Canada for the Regions of Quebec)
The Honorable Keith Ashfield, Minister of State (ACOA)
Gerald Keddy, MP South Shore St Margaret’s
Grant Kerr, MP West Nova
Rodney Weston, MP Saint John
Senator Gerald Comeau
Randy Kamp, Parliamentary Secretary to the Minister of Fisheries and Oceans

Encl.

Annex

The Cost Price Squeeze on Canada Fishing Industry

Ours is an export industry. More than 80 percent of the products we produce are exported making Canada the world’s 6th most important exporter of fish. As in most other export sectors the United States is our biggest customer, followed by the EU and Japan. So the health of our industry is contingent on the health of the economies of the developed world.

The current liquidity crisis in world financial markets revealed how globally integrated our industry is. The collapse of the Icelandic banks jeopardized access to credit for many Canadian fish processors and created a lot of uncertainty about the future. The situation could become quite serious if our traditional buyers cannot access credit to finance inventory and, as a result, demand for our products drops.

The global financial crisis comes on top of the cost/price squeeze our fleets have been under for the past several years. The following examples help illustrate the problems our industry faces.

Price
• As an export industry our products are traded in US dollars. From early 2003 until the end of 2007 as the Canadian dollar steadily gained value on the strength of our petroleum exports it knocked more than 39 percent off the value of the exchange on the US dollars we received for our products. While exchange rates have improved somewhat over the last couple of months we have only recovered half of the exchange rate losses we’ve suffered since 2003.
• While the quality of our wild seafood products is second to none and the world wide availability of wild products is not increasing, the prices paid for our products have been kept low and in some cases have dropped because of increased competition from low cost aquaculture producers from countries with poor environmental regulation and labour standards. This is especially the case for two of our main products; salmon and shrimp. We have been able to maintain our market share in shrimp solely because of the efficiency and sheer volume of our production and the abundance of our stocks.

Costs
• While fuel costs have dropped over the last few months, during the 2008 fishing season they averaged a 60% increase over the previous year seriously eroding the profits margins of all our enterprises.
• The downloaded costs of management measures (observers at sea, video recording and viewing, dockside monitoring, log book maintenance), science costs, licencing fees, safety equipment and training are all additional costs that our enterprises have to bear because of our rigorous and demanding regulatory environment. These costs were always onerous. They are now prohibitive.
• Conservation measures, many of which were adopted voluntarily by our fleets, have also increased short term costs on a per pound basis. The benefits of these efforts will only be seen over the long term. Some of our fleets are also having to incur the costs associated with ecological certification just to maintain existing markets and without any indication that it will lead to improved prices.

Other issues
• Our crews are also aging, with average ages well over 40, reflecting the absence of young people entering the fishery and raising concerns about who will be fishing in the future. Lack of availability of experienced crews tied up 1/3 of the Gaspé herring fleet last season and many British Columbia ports saw half of the fleet tied up in 2008.

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Corse : quatre nouvelles réserves naturelles sont à  l’étude

La réserve naturelle de Scandola est la plus ancienne de l’île. A l’avenir sa superficie pourrait passer de 1 000 à  4 000 hectares en zone marine.
La volonté insulaire de préserver l’environnement trouve sa traduction en projets d’extension des réserves naturelles actuelles et de création de nouveaux espaces protégés tandis que se succèdent les alertes à  la pollution sur les sites littoraux sensibles…

Une autre proposition, à  plus long terme, concerne le classement en réserve des trois îlots cap-corsins de Finocchiarola, de l’île de la Giraglia et de l’île de Capense. Les rochers font office de refuge pour des espèces d’un fort intérêt patrimonial et scientifique. Les scientifiques estiment : « Les îlots sont précieux pour la compréhension des processus insulaires de spéciation ainsi que pour la conservation et l’étude de la faune. ‘

La pression humaine, liée au tourisme, à  l’urbanisation, entre autres, exercée sur les milieux naturels, rend indispensable une grande réflexion sur l’avenir écologique de l’île. Il y a aussi une cohérence environnementale à  promouvoir…

On ne supprime pas les activités des hommes, on les moralise. Les acteurs de terrain assurent : « Dans la plupart des cas, la réglementation exclut la sanctuarisation. Elle sert à  adapter des pratiques à  la sensibilité des lieux, de la faune et de la flore. Par exemple, la pêche professionnelle est autorisée, à  des conditions bien précises à  Scandola et dans les Bouches de Bonifacio. Elle tire d’ailleurs profit des mesures de protection et de gestion fixées. ‘ La vigilance ne freine pas les ardeurs touristiques. Loin s’en faut. L’essor de la plongée aux îles Lavezzi, à  Scandola, le succès des sentiers de randonnée autour de l’étang de Biguglia, à  la pointe du Cap corse, en attestent. Le patrimoine paysager, écologique participent à  la « Qualité Corse ‘ vantée par l’Agence du tourisme.

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La pollution marine menace l’économie locale du littoral

La pollution marine liée à  l’afflux de produits pétroliers et de produits chimiques a de lourdes répercussions sur l’environnement et laisse derrière elle une situation sociale et économique précaire qui compromet les équilibres microrégionaux. C’est ce que révèle l’étude destinée à  évaluer la vulnérabilité socio-économique du littoral insulaire commandée par la Direction régionale de l’environnement, DIREN Corse. La carte établie prouve toutefois que les communes du littoral ne sont pas toutes logées à  la même enseigne. Trois points de concentration ont été décelés : la Balagne, le pourtour du golfe d’Ajaccio, l’extrême-sud de l’île. La situation est à  peine moins préoccupante à  Bastia, à  L’àŽle-Rousse, à  Saint-Florent. La pression exercée par le risque varie selon la saison. Elle atteint un niveau élevé durant les mois d’été et décroît à  partir d’octobre pour devenir « relativement faible au cours de la saison d’hiver ‘. C’est le tourisme, avec l’intensification de l’activité des hôtels et restaurants balnéaires, qui porte la dynamique de péril…
Sans surprise, ce sont les activités « directement liées à  la mer ou bien bénéficiant d’une proximité avec la mer ‘ qui encourent des risques majeurs. Dans ce contexte, le sort de la pêche soumise aux ressources de la mer, inquiète…
La petite taille des embarcations représente un handicap supplémentaire… Le secteur des loisirs maritimes articulé autour des clubs de plongée sous-marine, des clubs nautiques, des compagnies de promenades en mer constitue un autre foyer de tension économique… Les experts affirment : « Une commune est jugée d’autant plus vulnérable à  une pollution marine qu’elle compte d’infrastructures de loisirs. ‘
La situation en cas de pollution n’est guère confortable pour aquariums qui renouvellent l’eau de leurs bassins avec de l’eau de mer, pour les piscines en eau de mer. Les experts s’attendent aussi à  ce que des phénomènes de pollution produisent des effets néfastes sur la fréquentation de port de plaisances, ports d’abris et mouillages…
« Une commune sera d’autant plus sensible que le nombre de ports et de mouillages qui y sont répertoriés est important. ‘ Face à  ces problématiques, les services de l’état disposent de deux types de réponses : l’action de prévention et les plans Polmar départementaux, afin d’optimiser les moyens de lutte contre la pollution existant.
Etude Le diagnostic littoral réalisé à  l’initiative de la DIREN Corse met en évidence des zones plus sensibles que d’autres aux risques de pollution
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Des militants écologistes tentent de s’en prendre à  un baleinier japonais SYDNEY

Des militants écologistes ont annoncé samedi avoir essayé d’attaquer un des navires de la flotte de pêche à  la baleine japonaise dans l’Antarctique avec des bombes puantes.

Le Steve Irwin, un bateau de la Sea Shepherd Conservation Society, a repéré le navire japonais Yushin Maru 2 dans un épais brouillard et des conditions de navigations rendues dangereuses par la glace, a indiqué l’association dans un communiqué.

« Le Steve Irwin a mis à  l’eau un bateau à  moteur avec un équipage pour attaquer le navire japonais avec des bombes au beurre avarié », a-t-elle poursuivi.

« Malheureusement, le vent est monté à  50 noeuds avec du blizzard. Le capitaine Paul Watson a ordonné au bateau de revenir pour des raisons de sécurité alors qu’il était à  mi chemin de sa cible, distante d’environ trois miles », a-t-elle précisé.

Le Steve Irwin poursuit maintenant la flotte japonaise, qui a arrêté de pêcher et est « en fuite », a dit pour sa part Paul Watson cité dans le communiqué.

Il a indiqué que les baleiniers était dans la zone d’exclusion économique antarctique australienne et a demandé à  Canberra d’ordonner à  la flotte de cesser la chasse.

Un moratoire international sur la chasse commerciale des baleines est en vigueur depuis 1986, mais le Japon continue de pêcher chaque année des centaines de baleines, arguant de pseudo programmes scientifiques.

Paul Watson, qui traque les baleiniers japonais durant leur saison de pêche estivale dans l’hémisphère sud depuis quatre ans avec un navire de la Sea Sheperd, a annoncé plus tôt cette année que son harcèlement a sauvé la vie de 500 de ces mammifères.

La Commission baleinière internationale a condamné les actions de Paul Watson, qui vont jusqu’à  l’abordage des navires.

Lors de la dernière saison, un bâtiment des douanes australien a suivi les baleiniers japonais, collectant vidéos et renseignements en vue d’éventuelles poursuites internationales.

Peter Garrett, le ministre australien de l’Environnement, a déclaré jeudi que le gouvernement n’avait pas renoncé à  engager des poursuites contre le Japon.

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Pêche : l’Europe s’attaque au gaspillage du poisson en mer

Les pays européens vont commencer à  s’attaquer au problème des rejets de poissons en mer par les pêcheurs, qui atteignent 50% en moyenne des prises et sont depuis longtemps dénoncés comme étant un « gaspillage » inacceptable par les ONG.

Au cours d’une réunion à  Bruxelles, les ministres de la Pêche de l’UE ont trouvé un accord sur les quotas de captures pour l’année 2009, mais aussi annoncé en parallèle des mesures contraignantes pour réduire ces rejets dans plusieurs zones maritimes.

« Ce paquet de mesures devrait avoir un réel impact sur la mortalité » des espèces, a assuré le commissaire européen à  la Pêche, le Maltais Joe Borg.

Les ONG estiment que la moitié des poissons capturés en mer en moyenne y sont immédiatement rejetés, parce qu’ils ne sont pas assez grands, qu’ils ne correspondent pas aux espèces recherchées ou que les pêcheurs ne disposent pas de quotas.

Concernant le cabillaud, cette proportion de déchets est même beaucoup plus importante. « Pour chaque poisson pêché, un autre est rejeté », accuse Karoline Schacht, du Fonds mondial pour la Nature (WWF) en Allemagne.

« Nous assistons à  un gaspillage scandaleux de millions de tonnes de poissons chaque année en mer du Nord, cela doit prendre fin », ajoute-t-elle.

Les défenseurs de l’environnement marin font valoir du coup que les quotas que se répartissent les pays européens sont trompeurs car il ne portent que sur les cargaisons effectivement déchargées dans les ports, pas sur les quantités, beaucoup plus importantes, pêchées en mer.

Une situation qui contribue à  appauvrir encore un peu plus les réserves déjà  maigres de poissons.

Pour y faire face, les ministres de la Pêche ont entériné vendredi un accord déjà  conclu début décembre sur le principe avec la Norvège en mer du Nord.

En échange d’une hausse inhabituellement élevée de 30% du quota de pêche au cabillaud, du fait de signes encourageants de reconstitution des stocks, la pratique dite de la « grande sélectivité » sera interdite : elle consiste pour les pêcheurs, une fois le contenu de leurs filets vidés sur le pont, à  trier en rejetant tout ce dont ils ne veulent pas.

Tous les poissons pris devront être débarqués au port, avec déduction sur les quotas de l’année d’après.

Les pêcheurs devront surtout s’équiper de filets et engins de pêche beaucoup plus sélectifs, lorsqu’ils s’approcheront des limites de leurs quotas. Et enfin, ils auront obligation de quitter les zones où ils détectent des bancs d’alevins de cabillaud, pour éviter de les prendre en pêchant d’autres espèces.

Ces nouvelles pratiques ne concerneront pas seulement la mer du Nord mais seront aussi pour partie étendues aux zones de Manche-Est, Ouest de l’Ecosse, ainsi que Skagerrak et Kategatt (eaux du Danemark), en vertu du compromis de vendredi. Et elles pourraient créer un précédent pour toutes les eaux européennes à  l’avenir.

Pour le reste, les ministres se sont mis d’accord sur la répartition globale des quotas, à  l’issue de négociations beaucoup plus apaisées que ces dernières années.

Hors mer du Nord, dans la plupart des autres zones maritimes de l’Atlantique les quotas de cabillaud seront de nouveau en forte baisse en 2009 (-25% en moyenne) conformément à  ce que demandait la Commission européenne. En 2008, ils avaient reculé de 8% à  19%.

Le cabillaud est une espèce peu migrante, ce qui fait que l’état des réserves peut fortement différer d’une zone à  l’autre.

Dans le golfe de Gascogne, la France a obtenu de ramener la réduction de quota de langoustines à  5%, contre 15% proposé au départ. En revanche, dans cette zone, la fermeture de la pêche à  l’anchois, en vigueur depuis quatre ans, reste en vigueur jusqu’à  nouvel ordre.

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Détails de la chasse sous-marine

Photo Philippe Joachim

A Marseille, on avait l’habitude de partir au lever du soleil. – quand je me mets à  l’eau, il faudrait que tu me voies, je rampe sur le rocher comme ça – des fois tu as de beaux poissons à  1 m mais que l’été. Parce qu’il passe une période où tu vois pas de poissons, puis vers 10h hop ! tu vois plein de poissons. A midi et demi c’est bon. A une heure jusqu’à  trois heures, on voit plus rien, on se dit : ils font la sieste ou quoi ! Le soir, alors là  on peut y aller jusqu’à  la tombée du soleil, là  c’est bon.

Au démarrage, quand tu prends ta respiration tu lèves ton tuba. C’est des habitudes de chasseur pour pas que le poisson entende : bloup, bloup, bloup.

Pour avoir un poisson, il faut tirer à  3 m, 2 m. La ficelle qui tient la flèche fait 3 m, la flèche fait 1 m, ton harpon fait 5 mais si tu tires un poisson à  5 m tu es sà’r de le louper hein ? la flèche sera pas arrivée qu’il aura disparu. Pour l’avoir, il faut qu’il parte pas avec la peur, il faut qu’il parte doucement, alors là , nous on vise. Parce qu’en général on tire d’instinct, on n’a pas le temps de viser.

Les loups, l’hiver ils fraient donc ils sont plus faciles à  prendre. Dès qu’un poisson fraye En ce moment pourquoi je tire des vieilles, des labres verts, des queues bleus ? Parce qu’ils frayent. Tu les vois, ils poursuivent la femelle, et là  tu as le temps de descendre et quant ils te voient, peut-être c’est trop tard. Et là , plus il est gros, plus il domine tous les autres, alors tu le cherches lui ! Pour la vieille, on tire plutôt les mâles, la femelle est trop petite par rapport au mâle.

Quand on tire un poisson, on sait bien le tirer. On tire au niveau de l’ouïe, à  peine derrière pour bien l’attraper. Et puis en haut on a toujours la dague on n’aime pas voir souffrir les poissons.

Ici c’est très rare que je rentre bredouille, des fois, tu en as 3, 4, c’est juste des poissons pour la soupe, c’est pas des beaux poissons. Alors qu’en règle générale, je cherche des gros poissons. Mais enfin, les poissons que je ramène sont pas plus petits que ça 300 g quoi. Les soles, j’en vois tout plein mais elles font 10-12 cm, c’est des bébés ! Tu peux que les regarder, les laisser faire En moyenne, je reste 4 h dans l’eau, j’ai 3, 4, 5 poissons. Oui, l’été, un jour, tu en tue une dizaine, des fois 15, mais un jour ! Tu vois, avec ma femme, on pourrait pas vivre en mangeant ce que je pêche !

Les barracudas, j’en attrape de temps en temps, mais c’est plutôt l’été ça, l’hiver on les voit pas. Je les vois là  où il y a des rejets d’eau douce. Au Parc de la Cride, là  où il y a la falaise, tu as une source mais elle s’est tarie, hein… Avant quand tu passais, tu te mettais à  côté, presque ça te poussait. Maintenant, tu sens presque plus rien. Avec le masque tu as plus le trouble, tu sais, quand l’eau douce se mélange à  l’eau de mer

Tu pêches mieux quand l’eau est trouble. Le poisson voit pas. Des fois, dans l’eau, je vois un filet à  2 m ! Chaque fois c’est le coup au cœur ! Y a eu des plongeurs en bouteilles qui y sont restés Si jamais tu te fais attraper là  oh il te faut sortir la dague et commencer à  couper, mais quand tu va couper, ça va bouger tout ça Au plus tu te débats, comme le poisson, au plus tu t’emmailles, et vas-y Les signaux ? On regarde au départ mais après on est tellement absorbé

Quand tu as une zone à  côté d’une réserve, tu as du poisson – moi j’aimerais habiter à  Porquerolles ! à  côté du Parc de Port-Cros – et ça tous les pêcheurs l’ont remarqué.

Le mérou : cette année, j’en ai pas encore vu. Ils montent avec les eaux chaudes hein, donc on va les voir. On en voit beaucoup plus, mais ce sont des petits mérous : 1 kg, 2 kg maximum, tu vois des 500 g, même 200 g. Tout le temps, l’été, tu en vois tout plein, le long de la Cride. Et naturellement à  la Cride, tu en vois des costauds, mais qui te connaissent. Le mérou, c’est protégé, moi j’en prends pas mais celui qui vend Tu as deux sortes de pêcheurs sous-marins : il y a ceux qui font ça pour le loisir, pour la maison – tu vois, le poisson d’un kilo, ma belle-sœur va venir, on va manger à  trois. Si j’en avais eu deux ou trois, on les gardait, avec les cousins de mon frère on est 7 ou 8. C’est toujours pour la famille. J’ai jamais vendu un poisson – et puis tu as les braconniers. Tu te rencontres qu’aux Alpes Maritimes – j’irai jamais habiter là -bas ! – la pêche sous-marine est interdite l’hiver. Tu sais pourquoi ? Y avait tellement de braconniers qui vendaient aux restaurants que les pêcheurs ont fait l’interdiction l’hiver. Tu peux y aller que le samedi-dimanche et en étant inscrit dans un club. Ils ont laissé le week-end pour qu’ils puissent s’entraîner pour les compétitions.

A un moment donné les braconniers ils pêchaient à  la corde, tu te mets à  30- 40 m du bord. le poisson il voit la corde, il croit que c’est un filet, alors il reste à  trou. Le poisson, il passe pas sur la corde, il croit que c’est un filet donc tous les poissons vont rester à  trou A mon époque, tu te mettais à  5 m, tu tapais et tu faisais un cercle, le poisson était effrayé et il se mettait à  trou. Après, il a compris la tactique !

La compétition c’est pas question de se mesurer mais on fait une progression astronomique. En compétition tu es toujours 2. Faut descendre, tu descends, il y a pas de soucis, tu as un collègue qui est en haut. Qu’est-ce qu’on risque ? Une syncope à  la remontée, c’est tout. Bon, s’il y a quelqu’un qui te tientQuand on plonge un peu profond on n’a pas de plombs, on part plutôt léger de façon à  forcer pour descendre mais, à  la remontée, remonter doucement. Si c’est le contraire, tu peux avoir une syncope si tu continues à  palmer fort pour remonter. à‡a fait que, quand tu es déjà  à  7 -8 m de la surface, c’est la surface qui t’attire, tu es comme un bouchon ; et la syncope, elle arrive là , entre les 9 m et 7 m. Donc toi, tu montes comme un bouchon, tu es dans les vapes  » ça m’est jamais arrivé  » tu es dans les vapes et là  tu es au contact de l’air. Automatiquement tu as un réflexe respiratoire qui t’attrape, qui te fait respirer. Bien si t’as pas quelqu’un qui te tient à  ce moment-là  : hhhhha, quand tu vas respirer tu te noies puisque tu avales de l’eau, et ça tu le maîtrises pas. Voilà  pourquoi en compétition on était toujours à  2. Après quand tu es seul, tu fais moins, moins le fada !

– Tu vas moins profond, tu restes moins longtemps ?

– Je reste surtout moins longtemps Avant mon co-équipier, il pleurait : Jean, Jean tu déconnes

– Ouais mais je dormais un peu en bas !

On devait dépasser les 3 mn facile. Oui mais c’est un entraînement, c’est pas un exploit

Les saupes, les muges, je les tire pas, ma femme les aime pas, mais je les chasse ! Au dernier moment j’appuie pas. à‡a m’embête de tuer puis de le jeter, ou alors de donner aux goélands. Tu sais pas qu’à  un moment donné j’avais un goéland à  moi. Dagobert, je l’avais appelé. Quand je sors de l’eau le poisson, je l’écaille, je le vide. Je voyais un goéland, je me dis : tiens je vais lui mettre sur les rochers comme ça. Mais oh ! c’est qu’il s’y est habitué. Après, il m’attendait, le zèbre ! Un jour, il a du mourir parce qu’il est plus jamais revenu. C’était tout le temps, tout le temps le même qui venait, ça je l’avais repéré. Au début, il se mettait à  5-6 m, après à  4 m, tout ça, et il s’approchait de plus en plus, à  la fin il était sur un rocher, il était à  1m50 là , je lui tendais, il voulait pas, il fallait que je lui pose sur le rocher pour qu’il le prenne. à‡a reste sauvage quand même.

Y en a un en ce moment, je suis en train de l’apprivoiser. Je pense qu’il ira plus près que l’autre. Il m’attend pas encore. Quand j’arrive le matin bonne heure, il vient : Vvvvou il me regarde me mettre à  l’eau et puis – je sais pas où il va, tu sais, il doit être sur la falaise ; pour te voir, ils sont sur la falaise – et quand je sors : Vvouf ! Ah, j’ai le temps quand même de plier la bouée, et quand je commence à  attaquer le poisson, Vvviuf tu le vois arriver Pof ! Lui, je l’appelle Etienne.

Photo Philippe Joachim

Un chapon, à  50 cm de toi, si ton œil se porte pas dessus, tu le vois pas Un jour j’ai vu un chapon, il dépassait le kilo, comme ça pas profond hein, 6 m autour, contre la roche. J’étais là , je dis : mais qu’est-ce que c’est ? qu’est-ce que c’est ça ? – et toi tu as le harpon à  30 cm je veux dire – qu’est-ce que c’est ? qu’est-ce que c’est ? et puis à  un moment donné, je vois à  la fin 5 petits traits comme ça, des petits traits, oh ! c’est la queue du chapon. Alors j’ai visé, pan ! J’ai tiré dans le rocher ! Il dépassait le kilo. Je me disais : mais comment on peut pas voir un poisson énorme comme ça ? Vraiment, c’est sa queue qui m’a fait dire, comme il y a les stries, qu’il est devant. Boum ! tiré dans le rocher

Jean Marty, chasseur sous-marin à  Sanary

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La chasse sous-marine

Photo Philippe Joachim

 » Je chasse tant que je vois : 15 m  » 16 m. Je vais à  20 m mais pas plus Sous l’eau, tu oublies le temps, tu oublies que tu respires plus, c’est ça qui fait ta force et c’est là  que tu chasses bien. Un poisson, si tu as de la crainte, il le sent lui, donc il faut que tu sois en osmose avec la mer, tu fais qu’un avec la mer, tu es comme la mer. On oublie de respirer, on oublie Mais quand même il y a un petit truc qui te dit que par moment je sais pas, y a quelque chose, c’est de toi-même. Il te dit : « Il faut remonter parce que ‘ . Des fois, c’est les dorades qui plusieurs fois les dorades, elles ont failli me noyer hein. Une dorade, c’est un poisson il est énervant ! Un denti, s’il t’a vu, il s’en va. Mais la dorade, elle t’a vu, elle fait comme si elle partait, et elle revient, tu vois, et puis elle repart, elle revient et toi, tu es là , tu es là , tu te dis – parce que tu as toujours espoir qu’elle va être à  portée  » puis, à  un moment donné il faut partir comme un fou et ça c’est pas bien, hein. Selon la profondeur où tu es, tu as la syncope. Normalement tu dois décoller du fond avant d’avoir envie de respirer. Parce que si tu attends d’avoir envie, tu auras pas le temps de remonter.

En général, c’est préférable d’aller dans les endroits que tu connais parce qu’après tu appelles ça ton jardin, tu sais où il va y avoir un poisson. Là  dans la semaine, j’ai tapé une vieille, qu’ils appellent ici… – un kilo quand même, mais un kilo pesé, les gros, on les pèse – et bien si tu connais pas c’te pierre tu auras pas de beau poisson. Là  je sais que de 15 jours tu auras rien, mais ça reviendra. J’ai des pierres à  chapons

– Tu cultives tes pierres ?

– Tout le temps Ma technique à  moi, c’est de repérer d’abord le poisson. Tu va traverser la zone, tu verras rien ; des jours, ce sera rempli Tu vois pas de poissons qui nagent, il faut quand même aller d’un endroit à  l’autre. Nous, on est des palmeurs… L’hiver dans l’eau froide Oh ! j’ai eu passé 7 h sans voir un poisson.Photo Alain Ponchon

Le passionnant c’est le fait de chercher du poisson. C’est ça le plus passionnant. On tomberait dans un aquarium, je serais dégoutté, j’irai plus. Et puis chaque fois, tu inventes tu apprends. On tombe jamais sur un poisson. Faut tomber à  côté, tu vois ? un peu plus loin, faut pas lui faire peur.

Par le fait, la chasse, c’est presque – je veux pas dire que tu l’apprivoises mais tu vas titiller sa curiosité, c’est lui qui va venir sur toi. C’est pas toi qui va sur lui… Sauf à  l’apnée, quand tu tombes, que tu as un poisson comme la dorade, ça alors c’est merveilleux ! Tu vois des dorades des fois qui font 2-3 kilos, hein, bon, tu l’as vu. Tu descends sur elle  » là , quand même, on est sur les 14 m, hein ? – tu descends sur elle et tu la vois plus. Bin il faut continuer à  descendre, on descend, on descend, et quand tu arrives sur elle, et bien tu la vois plus ; parce qu’au lieu de rester à  plat, elle s’est mise sur la tête, la queue face à  toi – c’est un mimétisme – et bien tu la voies pas. Et puis, quand tu arrives sur les 4-5 m, là  elle pentole, et hop là , tu la vois. C’est ça qui te fait tu as toujours la rage de dire : « Je vais voir ça, je fais ça ‘. Et puis quand même, je tire que les poissons que je mange.

– Tu choisis ce que tu chasses ?

– Oui, oui. Bin, c’est malheureux, tu vois une compagne de loups, tu vas chercher le plus gros : c’est la femelle Un jour j’étais sur Riou. Tu connais à  Marseille la grande àŽle de Riou ? Et à  un endroit, ça fait une falaise qui descend à  30 m. Quand ça descend, tu as une rague d’à  peu près un mètre de haut sur 7-8 mètres. Un jour j’arrive, c’était l’hiver. Ouf ! Une femelle comme ça ! une trentaine de mâles autour, et ils montaient, ils montaient j’étais là  et je regardais. Et bien, tu vois, j’ai regardé, regardé – l’apnée – je suis remonté. Je me suis dit : je suis con, je tire pas, je tire pas. Ah je suis redescendu, et quand je suis descendu, tu vois, elle lâchait ses œufs, et les mâles, ils lâchaient la laitance, et bien je suis resté là , je regardais ! Alors, je suis remonté, je me suis dit : « je la tape, j’attends qu’elle ait fini ‘. Je suis redescendu : « non je peux pas, je peux pas ! ‘ Je suis parti. Tu vois, si tu hésites et que tu regardes, ça te prend « non, je peux pas tirer au moment où elle fraye, avec les petits ‘ elle pondait ses œufs quoi ! Là  des fois, si on pouvait avoir une caméra pour le graver c’était beau à  voir. Donc tu vois, même un chasseur Ce qui m’a fait mal un jour, ça remonte loin. Je vois une seiche, je la tire comme ça. Il vient une autre seiche, elle l’attrape, elle voulait la tirer de la flèche et bien ça te fait mal ho, ça te fait mal. Tu te dis : tiens ils ont des sentiments comme nous.

Les barracudas, c’est assez rare, il faut faire des bons agachons, parce qu’il est craintif hein A l’agachon, c’est quand tu descends sur la distance où tu veux au fond, et tu te caches, tu attends. Alors, ou tu attends, ou tu fais : bop, bop, tu sais une petite bulle d’air, tu vois ? ou tu grattes un peu comme ça, tu bronches plus, tu attends C’est là  où je restais 3 mn quoi, des fois plus Plus tu tiens l’agachon, mieux c’est, parce que le poisson il a entendu du bruit, et à  ce moment-là , il vient. Au bruit, il est curieux.

Photo Philippe JoachimEn Espagne, une fois, j’étais à  l’agachon, et un banc de sars venait sur moi, tu vois ? Alors naturellement, devant tu as les petits, puis les gros c’est au fond. D’un coup, je me vois un bolide ! un bolide ! C’était une dorade qui fonce, qui double le banc à  50 cm de ma flèche. Pauu ! Une dorade qui devait faire les 2 kg ; parce qu’elle avait vu que, tous, ils voyaient, il y avait plus de bruit, elle était en confiance mais comme elle était plus grosse que les autres, elle doublait tout le monde. Je l’ai tirée à  50 cm, je me demandais quand elle allait s’arrêter ! Mais chez les sars, ils envoient les plus petits d’abord, tout le temps Je pense qu’ils sont méfiants. Les gros sars, tu les vois que quand il y a beaucoup de poissons autour d’eux. Ils savent qu’il vaut mieux envoyer les petits

Les liches et les sérioles, il faut aller sur la passe de la Moulinière Alors tu vois une liche – même si tu en vois pas – quand tu es sur les hauts-fonds – comme là  que tu peux pas descendre à  23 m – tu descends sur 10 m, tu t’allonges à  l’horizontale comme ça. Dans l’eau, on fait ce qu’on veut, comme les cosmonautes ! Toi tu sais comment tu fais : ou tu vas être aspiré, ou tu vas descendre, mais il y a un endroit où tu arrives à  tenir. Le principal c’est d’être allongé à  plat comme ça, et tu mets la main sur le masque et tu laisses un peu avec deux doigts comme ça pour y voir. Et tu attendstu attends. Alors des fois tu pars vers le bas, à  un moment donné tu remontes jusqu’à  ce que s’il y a des liches, elles viennent voir ! Et là , tu tires ! On cache le regard, c’est le regard qui fait peur aux poissons.

Ce qu’il y a un congre tu tires un congre, c’est facile à  tirer. Tes gants-là  quand tu vas le tenir tout ça, pendant un mois ça sent ils ont l’humus, ils ont pas d’écailles, et cette peau ça te fait des gants une infection !

Un jour, y a une rague, une pierre que je connais bien. Je vois un beau corb, je descends sur lui, je dis : il va pour rentrer là -dedans. Au lieu de rentrer, il hésite puis il va pour partir, il a eu tort Paf ! Il était sur la flèche. Bizarre qu’il soit pas rentré dans cette rague Je redescends Elle est épaisse comme ça ! elle devait faire je sais pas, 1 m 50, 2 m, la murène ! Ouh là , là  ! On n’attaque pas, on regarde J’aurais été en compétition, j’aurais pris le temps de bien l’ajuster parce qu’il faut pas les louper celles-là  ! C’est très facile à  prendre. J’ai jamais vu une murène t’attaquer, ni mordre. Elle sort à  peu près de 30 cm de son trou. Toujours, elle ouvre et elle ferme la gueule, elle respire ! Elle veut pas mordre. Les gens qui n’ont pas l’habitude : « Ouais, elle va m’attaquer, elle va m’attaquer ‘ Non, elle respire. Et comme on voit les dents, on se dit En général, tu la tues ici, au harpon. Après c’est une autre histoire. Comme tu as pas visé la tête, tu l’as pas foudroyé. Alors il faut vite la sortir, mettre la main contre la flèche pour pas qu’elle morde. Et alors là , elle commence à  tourner, à  tourner, et vas-y Après elle fait un nœud, elle est tranquille. Tu remontes, mais ça glisse une murène. Il te faut aller à  la côte, ou en bas. Comme tu es trop profond, tu y arrives pas, alors il te faut aller à  la côte, tu la tues mais après tu passes une demi-heure à  démêler ton fil de la flèche, une demi-heure ! Tu es démoralisé Le congre, c’est à  peu près pareil. Par contre, si tu l’as mal tirée, là  elle peut te mordre. C’est pas venimeux mais ta plaie elle va mettre 2 mois avant de guérir, c’est ça l’embêtant Alors si tu la manges pas, c’est pas la peine.Photo Philippe Joachim

Les sars, avant c’était facile. Tu faisais peur à  un sar, il se mettait à  trou. Tu arrivais, bang dans le trou ! Des fois, j’ai connu des ragues, tu avais une centaine de sars dans un trou, tu tirais, il m’est arrivé d’en avoir 3 sur la flèche tellement c’était compact ! C’est fini maintenant, si tu as un sar à  trou, il sort et il s’en va dans le bleu. Les sars maintenant, je les tire quand la mer frappe sur le bord. Le poisson, quand il voit qu’il y a un bâton, il se méfie Si tu prends un sar, tu es pas seul dans l’eau hein, tous les autres ont vu qu’il gigote sur la flèche, tous les autres le voient Ils enregistrent. Dans une zone où il y a beaucoup de chasseurs, le poisson est plus difficile à  prendre, beaucoup plus, il est averti Déjà  même à  mon époque, on disait : les mérous, ils sont allés à  l’école, ils ont compris Le mérou est curieux. Quand tu le regardes, tu le vois pas hein, tu vois que ses ouïes parce qu’il il est sur la queue et il te regarde. Et, comme tu vois battre 2 ouïes, tu dis : c’est le mérou ! Tu descends sur lui mais tu as pas fait 3-4 m que déjà  Pffuit ! Il démarre et tu le vois partir avec la peur, donc Vvouu !… tu sais qu’il y a pas besoin de le suivre ou de rentrer dans le trou, ça va se cacher. Parce que dans le trou, il faut pas croire que c’est un trou fermé, c’est un labyrinthe. Si je vois une dorade, je vois qu’elle hésite un peu, de suite je tape, tape, tape ma foi, tu espères toujours qu’elle va s’envoyer à  trou ! Une dorade c’est couillon ! Elle te voit, elle te regarde ! Elle a pas compris encore. Pour elle, comme tu es trop gros, tu rentres pas dans le trou ! Elle s’en va pas au fond, elle reste à  1 m, tu as plus qu’à  appuyer sur la gâchette !

Une fois, j’étais sur Riou, j’étais en train de chasser naturellement. Oh ! je vois passer un banc d’aiguilles de mer, mais un banc ! j’sais pas, il devait y en avoir une centaine ! Parce que, d’habitude, des aiguilles de mer, tu en as une ou deux, en surface. Là  y en avait comme une centaine qui passe comme ça. Qu’est-ce que c’est ? Qu’est-ce que c’est ? Alors je regarde. D’un coup le banc fait un angle à  90° et part un démarrage ! De suite je dis : ça y est, y a une liche. Hhha une respiration  » parce qu’on est toujours en train de se ventiler hein, il faut partir toujours les poumons pleins  » je respire un grand coup, je descends, hop sur 6m je m’allonge, je mets la main devant les yeux et j’attends je me vois arriver une tête comme ça ! J’ai levé la main du masque, j’ai regardé un thon comme ça ! Il s’est mis plein travers, à  2 m de moi ! J’étais là  : non, non Jean, il faut pas déconner ! Il avait la taille j’peux pas te dire J’ai pas tiré parce queun thon, il t’entraîne, il t’arrache le harpon, tout… Quand on chasse le thon, il faut avoir un fusil adéquat, il te faut du fil nylon très épais, ton harpon attaché à  une bouée en surface, la bouée au bateau, parce qu’un thon c’est rare de foudroyer On te dit bien : c’est là  qu’il faut tirer, mais tu tires à  1 mm, tu manques son cerveau Là , il était trop gros, 6 m de fond, tu pars avec ! Quand tu attrapes des gros, toi, tu as pas de points d’appui pour te tenir.

En Espagne, comme on chassait le gros poisson, on avait toujours le moulinet. On a un moulinet à  la ceinture, on l’accroche, au cas où. Si le poisson part, le fil part. Mon moulinet, j’avais 30 m de corde, de tresse nylon ; j’aurais pu taper une baleine, c’était le harpon qui cassait ! C’était pas le fil. Toi, ça te permet de respirer. La tactique : tu attrapes un gros poisson, il se met à  trou, tu arrives pas à  le sortir, ça te permet toi de monter en surface et de le tenir de l’empêcher qu’il s’enfonce. Arrivé en surface, à  la bouée, tu arrives à  faire un nœud pour le tenir. Et on a toujours 2 harpons…

Le corb, c’est le plus beau à  voir, il est toujours en famille, quand tu en vois 1, y en a 7 ou 8 c’est une merveille à  voir. C’est un poisson – en Provençal, c’est un Pecoi : poisson-tranquille – on croit qu’il bouge pas mais il bouge en réalité. Des fois tu le tires à  2 m, 3 m, tu penses l’avoir mais tu l’as pas ; ta flèche passe à  côté, lui il a basculé. On sait pas s’il démarre quand on appuie sur la gâchette, ou s’il se méfie, et puis des fois tu arrives à  bien l’attraper. Du temps où je faisais de la compétition, les années soixante-dix, on n’en voyait pas. Et maintenant, on en voit de partout, de partout… Alors tu as des petits, tu as des gros dès qu’il y a des zones un peu profondes, tu as a des gros.

Jean Marty, chasseur sous-marin à  Sanary

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